Les magistrats très nombreux dans la rue

© François Coulon (Europe 1)
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avec AFP , modifié à
10.000 personnes, des magistrats mais aussi des avocats et des policiers, ont défilé jeudi.

Magistrats, greffiers, avocats, gardiens de prison et même policiers : au total, ce sont près de 10.000 personnes qui sont descendues dans la rue jeudi, le point d’orgue de la révolte inédite des magistrats. Dans la quasi-totalité des tribunaux, le renvoi de toutes les audiences non-urgentes a été voté. Une journée "historique", selon les syndicats de magistrats.

Point central de cette journée de la colère du monde judiciaire, la manifestation nationale de Nantes. C’est de cette ville qu’était partie la révolte, lorsque Nicolas Sarkozy avait menacé la justice nantaise de "sanctions", suite à des "dysfonctionnements graves" dans l’affaire Laëtitia. "Cette affaire est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a déclaré à Versailles Michèle Luga, présidente de cour d’Assises. Dans plusieurs villes, des manifestants arboraient une pancarte : "tous Nantais".

"Tous Nantais"

Outre son ampleur, la mobilisation est sans précédent parce qu’elle rallie les policiers à la cause des juges. Lors d'une conférence de presse à Marseille, le représentant du Syndicat des avocats de France a noté qu'il était assis, pour la première fois, à côté de celui du Syndicat national des officiers de police. L’Union syndicale des magistrats a ironiquement remercié Nicolas Sarkozy, "qui a réussi à faire l'unanimité contre lui et réunir un mouvement exceptionnel".

De nouvelles AG vendredi

L’opinion est également du côté des juges. Deux sondages établissent à 60 et 65% le soutien des Français à leurs magistrats en colère.

Ultime chance pour le gouvernement d’éteindre les braises de la contestation, l’intervention de Nicolas Sarkozy face aux Français, jeudi soir sur TF1. Mais les magistrats ne semblaient pas en attendre un quelconque bouleversement. De nouvelles assemblées générales sont déjà prévues pour vendredi.