Les lycéens ne désarment pas

A Agen, les lycéens ont brièvement occupé les voies SNCF  vendredi matin.
A Agen, les lycéens ont brièvement occupé les voies SNCF vendredi matin. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Au moins 306 lycées ont été touchés par la grève vendredi. De nouveaux défilés ont eu lieu.

Pour la quatrième journée consécutive, et dans le contexte d'un durcissement du conflit, plusieurs centaines de lycées ont été à nouveau touchés en France vendredi par la mobilisation contre la réforme des retraites, marquée par des incidents.

Une grande manifestation devant le Sénat

Deux actions symboliques se sont déroulées vendredi à Paris devant l'hôtel Matignon et à proximité du Sénat. Signe des hauts et bas de la contestation, les lycéens n'étaient qu'une centaine en début d'après-midi aux abords du Sénat où est actuellement examiné le projet de loi.

Des manifestations ont eu lieu en province : ils étaient, selon la police, 3.000 à défiler à Tours, 2.500 à Reims, 1.600 à Nantes, un millier à La Rochelle, Lyon, Orléans et Versailles, 800 à Béthune, 700 à Rennes, 500 à Angoulême, Arras, Bordeaux, Boulogne, Epernay, Nice et Saint-Nazaire, ainsi que 3.000 dans les principales villes du Nord.

Alexandre, lycéen à Fontenay-sous-Bois, près de Paris, a estimé que les lycéens parisiens se réservaient pour la mobilisation de samedi. "Le mouvement ne perd pas de la vigueur, au contraire, il ne fait que commencer. Les lycéens sont très motivés car ils se rendent compte que les travailleurs tout seuls n'y arrivent pas", a-t-il indiqué.

Plusieurs interpellations

Les manifestations ont été émaillées de nombreux incidents, avec des blessés côté lycéens comme policiers, et des dégradations dues le plus souvent à des "casseurs". Deux cent soixante-quatre personnes ont été interpellées vendredi, selon un bilan définitif du ministère de l'Intérieur.

A Lyon, des abribus et des arrêts de tramways ont été dégradés, à Toulouse des voitures caillassées et en Seine-Saint-Denis l'inspecteur d'académie a dénoncé de la "casse pure et dure".

L'usage des flash-ball suspendu

Le lycéen de 16 ans qui lui avait été grièvement blessé par le tir d'un flash-ball, jeudi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a été admis à l'hôpital parisien Lariboisière où il devrait être opéré dans les prochains jours. Il souffre de multiples fractures à la pommette, au nez et au sinus. A la suite de l'incident, la préfecture de police de Paris a suspendu l'usage du flash-ball et la maire de Montreuil, Dominique Voynet, entend porter plainte et saisir la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS).

306 lycées touchés

Le nombre de lycées touchés à des degrés divers était vendredi de 306 d'après le ministère de l'Education nationale et de 900 selon l'Union nationale lycéenne, premier syndicat lycéen. Le ministère note que le mouvement est en baisse. Selon lui, il y avait 50 établissements touchés de moins que la veille dans un mouvement qui concerne 7,1% des 4.302 établissements du pays. L'UNL parle de 550 lycées bloqués, dont une vingtaine à Paris.

"Le mouvement continue et nous appelons les lycéens à se joindre aux manifestations de samedi et à poursuivre l'action aussi longtemps qu'il le faudra", a insisté Victor Colombani, président de l'UNL.