Les éboueurs marseillais au boulot

Les éboueurs de Marseille ont voté la reprise du travail lundi 25 octobre au soir. Les 10.000 tonnes de déchets accumulées dans les rues de la ville devraient être retirées en "7 jours".
Les éboueurs de Marseille ont voté la reprise du travail lundi 25 octobre au soir. Les 10.000 tonnes de déchets accumulées dans les rues de la ville devraient être retirées en "7 jours". © MAXPPP
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avec agences , modifié à
La fin de la grève à été votée à Marseille. 10.000 tonnes de déchets doivent être ramassées.

Les éboueurs ont repris le travail mardi matin à Marseille. Ils ont suspendu leur mouvement de grève lundi soir, après 14 jours de contestation, pour des raisons sanitaires et de sécurité. Le président de la communauté urbaine, Eugène Caselli, s'était dit prêt à réquisitionner éboueurs et chauffeurs si le mouvement continuait.

Les premiers camions sont donc sortis en début de matinée, principalement "dans les (...) 9e au 13e arrondissements", a précisé Patrick Rué, secrétaire général adjoint de FO-Territoriaux. "Il n'est pas impossible" que les secteurs de nuit commencent à être déblayés également, dans le cadre du "plan d'urgence" déclenché par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), a-t-il ajouté.

Mais le retour à la normale devrait prendre plusieurs jours. Selon l'éboueur Christian Berard, il "faudra sept à huit jours pour que tout cela rentre dans l'ordre en travaillant fort". Car depuis le 11 octobre, date du début de la grève, près de 10.000 tonnes de déchets se sont accumulées dans les rues de 12 des 16 arrondissements de Marseille, où la collecte des déchets est assurée par des agents publics, ainsi que dans les villes environnantes membres de la communauté urbaine.

"Tapis de soie" contre "pieds dans les poubelles"

Patrick Mennucci, maire du 1er secteur de Marseille, s'est dit "soulagé" de cette décision, mardi sur Europe 1. "Les Marseillais soutiennent le mouvement, mais ne veulent pas vivre dans les poubelles", a-t-il dit. Pour l'élu, "les syndicats ont compris que leur mot d'ordre national sur les retraites n'était pas entendu à l'Elysée par Mr Sarkozy, qui vit sur un tapis de soie, alors que les Marseillais avaient les pieds dans les poubelles", a ajouté l'élu.

Une reprise "la mort dans l'âme"

Et ce n'est pas de gaité de coeur que les éboueurs ont suspendu leur grève. "C'est la mort dans l'âme que l'on reprend le travail, mais on le fait pour la population. Les gens étaient derrière nous, mais à un moment avec les feux, les rats, il fallait reprendre le travail", assurait lundi Christian Berard. "Si ce n'était pas pour la population marseillaise, je continuerais la grève, car faire partir un éboueur à 65 ans, c'est vraiment très dur"

Outre l'amas des ordures sur les trottoirs et les chaussées, la multiplication des incendies de poubelles se propageant parfois à des véhicules et aux façades d'immeubles a sérieusement inquiété les autorités. Les feux ont été attisés en raison du fort mistral des derniers jours. Dimanche, 800 incendies avaient été recensés depuis le début de la grève.