Le suicide au travail d'un fonctionnaire reconnu comme accident de travail

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avec AFP , modifié à
Le Conseil d'Etat a jugé qu'un suicide d'un fonctionnaire, sur le lieu de travail, devait être reconnu comme un accident de travail.

La décision va faire jurisprudence. Le Conseil d'Etat a jugé mercredi qu'un suicide ou une tentative de suicide d'un fonctionnaire sur le lieu de travail devait en principe être reconnu comme un accident de travail. Une décision qui ouvre la voie à une indemnisation de la victime ou des proches.

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La décision. La plus haute juridiction administrative estime qu'un accident survenu sur le lieu de travail, pendant les horaires de service, doit être reconnu comme un "accident de service", l'équivalent de l'accident de travail pour les fonctionnaires. Le Conseil d'Etat ajoute que cette décision est applicable seulement "en l'absence de faute personnelle ou de toute autre circonstance particulière détachant cet évènement du service".

La haute juridiction, "assouplissant sa jurisprudence antérieure, a jugé que ces principes sont applicables au cas du suicide ou de la tentative de suicide", indique la juridiction.

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Et pour les suicides qui n'ont pas lieu au travail ? Si les faits n'interviennent pas sur le lieu de travail, ils doivent présenter "un lien direct avec le service" pour être reconnus comme des accidents de travail, rappelle le Conseil d'Etat.

Le Conseil d'Etat donne raison à une employée. Celui-ci avait été saisi par une fonctionnaire territoriale qui avait fait une tentative de suicide au travail en 2009. Elle avait ensuite demandé que cette tentative soit reconnue comme un "accident de service". Mais cette demande avait été rejetée par la mairie qui l'employait. Elle avait alors saisi le tribunal administratif de Bordeaux pour faire annuler cette décision, ce qu'il n'avait pas fait, puis s'était pourvue en cassation.

Dans sa décision, le Conseil d'Etat a annulé la décision du tribunal administratif de Bordeaux et renvoyé l'affaire devant ledit tribunal. Il a également condamné la mairie qui employait la fonctionnaire à lui verser 3.000 euros.