Le soldat à tête de mort exclu pour "désertion"

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Ce légionnaire avait été sanctionné pour son geste. Il a déserté deux fois après son retour de mission.

L'ancien légionnaire photographié en janvier au Mali avec un foulard représentant une tête de mort a été exclu de l'armée en août pour "désertion", et non pour cet incident survenu dans les premiers jours de l'opération Serval, a indiqué lundi l'état-major des armées. L'ex-militaire âgé de 36 ans a été condamné vendredi à trois ans de prison avec sursis pour avoir braqué avec une kalachnikov une pharmacie à Orange, dans le Vaucluse.

Selon l'état-major de l'armée de Terre, il avait bien été sanctionné pour le port de ce foulard à tête de mort, une image largement diffusée par la presse. Mais le légionnaire avait été maintenu au Mali pour terminer sa mission et avait regagné la France mi-février avec sa compagnie. Une fois en France, "c'est lui qui a déserté", a précisé le porte-parole de l'état-major, le colonel Bruno Louisfert. Après ses permissions normales, l'homme a déserté une première fois, avant de rejoindre de lui-même son unité avec une vingtaine de jours d'absence non justifiée. Mi-juin, il avait déserté une deuxième fois et l'armée était depuis sans nouvelles de lui.

Dans un premier temps la gendarmerie est chargée de trouver le déserteur. Si elle ne le retrouve pas au bout de quelques semaines, il est exclu de l'armée. C'est ce qui s'est produit, selon l'état-major, et le légionnaire a été exclu de la Légion fin août. "Les éléments dont nous disposons ne nous permettent pas d'établir un lien de cause à effet entre l'affaire du Mali et la suite", souligne le colonel Louisfert. Selon lui, les sanctions prononcées en janvier avaient surtout des "conséquences administratives", comme une inscription au dossier.

Selon le parquet, l'ex-légionnaire du Régiment de cavalerie étranger d'Orange était devenu dépressif et avait "sombré dans l'alcoolisme et la médication à outrance". A son retour du Mali, il avait subi les tests habituels pour repérer un éventuel stress post-traumatique et "n'avait pas fait l'objet de détection particulière", précise l'état-major.