Le patron suspend sa grève de la faim

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avec Fabien Thelma , modifié à
Il a reçu l'accord de l'Inspection du travail pour pouvoir licencier un salarié soupçonné de vol.

Sa grève de la faim a porté ses fruits. Jean-François Marteau, un patron d'une entreprise de charpente à Pavilly, près de Rouen, en Seine-Maritime, avait entamé lundi une grève de la faim pour pouvoir… licencier l’un de ses salariés. Il l'a suspendue jeudi après avoir obtenu l'accord de l'Inspection du travail pour ce licenciement, qui avait d'abord exigé la réintégration de l'employé pour une procédure non respectée.

Une inspectrice du travail a accepté, par téléphone, de revenir sur sa décision. Elle doit maintenant la confirmer par écrit et la faxer lundi matin à Jean-François Marteau. Ce dernier a prévenu qu'il reprendrait sa grève de la faim si elle ne tenait pas sa promesse.

"Quand il y a vol…"

"Je ne veux pas admettre que l’Inspection du travail m’oblige à réintégrer quelqu’un qui a volé chez moi. Quand il y a vol reconnu par la gendarmerie, reconnu par le coupable, on ne peut pas être indulgent dans ces cas-là", tempête Jean-François Marteau, 53 ans, sur Europe 1.

"C’est la valeur même du chef de l’entreprise, qu’on puisse licencier. Pas dans n’importe quelle condition, je comprends parfaitement qu’il faille respecter le droit du travail. Mais quand il y a vol, il n’y a même pas à se poser la question, on ne devrait même pas passer devant l’Inspection du travail."

Les quelque 180 salariés de l'entreprise soutiennent leur patron. Mercredi, ils avaient mené une opération escargot autour de Rouen. Ils ont annoncé qu'ils ne reprendront le travail lundi, après le pont du 11 novembre, qu'après la réception du fax.

"J’en ai versé ma larme"

Cette mobilisation était "d’une part surprenante, mais en plus, je peux vous dire que ça m’a bouleversé", raconte Jean-François Marteau. "J’en ai versé ma larme quand j’ai vu partir les 70 véhicules de l’entreprise qui partent comme ça, sans m’avertir, en disant : "on va bloquer l’Inspection du travail, parce qu’on vous soutient et qu’on veut que vous arrêtiez votre grève de la faim". Il n’y a rien de plus beau pour un chef d’entreprise."