La tension monte à la raffinerie de Berre

350 emplois sont menacés par la fermeture de la raffinerie.
350 emplois sont menacés par la fermeture de la raffinerie. © MaxPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
Les salariés de la raffinerie de Berre, qui doit fermer, ont décidé une grève de 48 heures.

Ils veulent se faire entendre par le groupe texan dont ils dépendent. La compagnie pétrochimique LyondellBasell a annoncé mardi son intention de fermer la raffinerie de Berre, dans les Bouches-du-Rhône, faute d’avoir pu trouver un repreneur. La réponse ne s’est pas fait attendre : un millier de salariés ont voté une "grève dure" de 48 heures sur l’ensemble du site.

350 salariés attendent ainsi d’être fixés sur leur sort. Guy, qui travaille depuis 32 ans sur le site, a affirmé sur Europe 1 avoir "affaire à des voyous". "On est là pour sauver notre emploi et ils nous traitent comme rien", a-t-il fustigé, expliquant que les syndicats proposent "aux salariés d’appeler à un mouvement dur, parce qu’ils [les dirigeants] ne méritent que ça".

Portails cadenassés

Le mouvement, renouvelable toutes les 24 heures, prévoit le blocage de tous les dépôts et l’arrêt progressif de toutes les unités. "Cet outil, c'est le nôtre. Donc on va s'approprier cet outil de travail", explique Patrick Sciurca, le représentant de l'intersyndicale. Les portails d’accès au site seront "fermés et cadenassés".

La fermeture de la raffinerie n’est cependant pas une surprise : mise en vente en mai, elle n’avait pas trouvé preneur. Le groupe prévoit 120 millions d’euros de pertes pour 2012.

Un plan de raffinage qui n'a "pas été à la hauteur"

Les élus de gauche dénoncent l'absence de volonté industrielle et politique dans ce dossier. "Il y a eu un plan raffinage qui n'a pas été à la hauteur, effectué par le onzième ministre de l'industrie en dix ans", explique Mario Martinet, ajoint au maire. "Je suis scandalisé de voir que ce groupe nous a mené en bateau", ajoute-t-il.

"Tous les raffineurs doivent se sentir concernés", a estimé pour sa part le délégué CGT du site, rappelant les fermetures du site de Total à Dunkerque et de celui du groupe suisse Petroplus à Reichstett, dans le Bas-Rhin. En tout, sur les 23 raffineries que comptait la France à la fin des années 70, il n’en reste aujourd’hui plus que onze.