La division s’installe chez les syndicats

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avec agences , modifié à
Ils s'opposent sur les suites à donner à la mobilisation contre la réforme des retraites.

Le 6 novembre, tournant de la mobilisation contre la réforme des retraites ? La huitième journée de mobilisation samedi a été marquée par un net reflux du nombre de participants aux actions, un effet de la lassitude des manifestants après le vote de la loi mais aussi des discordes entre organisations syndicales.

La division affichée

Signe de la division qui règne dans l'intersyndicale, Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly, les leaders respectifs de la CGT et de Force ouvrière (FO) se sont vivement affrontés à distance samedi.

Selon Jean-Claude Mailly, la CGT et la CFDT portent la responsabilité de la faiblesse des cortèges. "Ça signifie quoi ? Ça signifie qu'aujourd'hui il y a des dissensions entre les organisations syndicales", a assuré le secrétaire général de FO. "Si la CGT voulait vraiment cogner sérieusement et exiger le retrait, ce qu'elle n'a jamais demandé, il fallait aussi accepter d'appeler à la grève". Plus que jamais en désaccord avec la stratégie de l'intersyndicale, le leader de FO a dénoncé "un certain gâchis dans la conduite du mouvement", déplorant à nouveau l'absence d'une grève générale de 24 heures.

Du côté de la CGT, Bernard Thibault a affirmé que "depuis le début du mouvement, FO cherche à diviser le mouvement qui a pris de l'ampleur". "Ils ont fait une erreur en étant à côté dès le départ, maintenant ils cherchent à rattraper le temps passé en se présentant comme étant les plus radicaux", a-t-il déclaré.

Une mobilisation inférieure prévue

En réponse à l’attaque de Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a indiqué qu’"il est normal qu'il y ait une mobilisation légèrement inférieure, compte tenu du fait que la loi a été votée". 1,2 million de personnes ont été comptabilisés dans les défilés dans tout l’Hexagone par la CGT, contre 375.000 manifestants, selon le chiffre avancé par la police. Lors de la précédente journée, le 28 octobre dernier, les défilés avaient déjà marqué le pas avec 560.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et deux millions selon la CGT.

Conscients de la baisse de la mobilisation, les syndicats élargissent leurs revendications aux problèmes d'emploi et de salaires et veulent négocier directement avec le patronat, une requête appuyée par le gouvernement lui-même. Certaines disent vouloir privilégier les négociations sur l'emploi ou les salaires et d’autres continuent à demander le retrait pur et simple de la loi sur les retraites.

Une prochaine journée d'actions ?

Bernard Thibault affirme que la contestation doit se poursuivre pour obliger le gouvernement à reculer. Les syndicats ont d'ailleurs décidé jeudi dernier d'organiser une nouvelle journée d'action fin novembre. Mais la forme que prendra cette prochaine journée - annoncée pour la fin novembre - reste floue. "On définira ensemble le mode de mobilisation", a affirmé François Chérèque en promettant "l'unité syndicale". Et pour Jacques Voisin, président de la CFTC, il faut "passer à d'autres formes de démarches", car "la manif peut tuer la manif".

La décision devrait être prise lundi.