La France en 2025, ça ressemblera à quoi ?

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Damien Brunon , modifié à
FICTION - Mercredi, l’économiste Jean Pisani-Ferry a rendu son rapport sur ce que pourrait être la France dans dix ans.

L’INFO. Une France et une Europe puissantes, des outils numériques omniprésents et des salariés aux pouvoirs renouvelés dans l’entreprise, voilà quelques exemples caractérisant ce à quoi pourrait ressembler la France d’ici une dizaine d’années. Selon le rapport de Jean Pisani-Ferry, rendu mercredi au gouvernement, c’est ce qu’il pourrait arriver si on suit ses recommandations pour la France de 2025. Europe1.fr s’est projeté en 2026, un an après que toutes les recommandations de l’économiste aient été appliquées, pour imaginer la France parfaite que l’on pourrait atteindre. Voyage dans un avenir (presque) paradisiaque.

Le citoyen au centre

6 mai 2026, la soirée est particulière : aujourd’hui, on renouvelle les un peu plus de 6.000 maires de France. En dix ans, le nombre de communes a drastiquement fondu. Désormais, ce sont des intercommunalités qui mènent la politique locale. En plus des villes, elles ont aussi fait disparaître les  départements.

Autour de la table, la famille Dupont discute des programmes des candidats. Hervé, le grand-père, ne reconnaît pas grand monde sur les affiches. Toutes les têtes, ou presque, sont nouvelles. Il faut dire que désormais le cumul des mandats est interdit, autant sur le nombre de postes possibles que sur leur nombre dans le temps. Tous sont donc obligés de proposer un programme audacieux pour convaincre.

06.03 Travail et vie de couple 930620

© Max PPP

Démocratie participative

La moyenne d’âge des candidats est d’environ 40 ans, autant dire que le personnel politique s’est largement rajeuni. C’est notamment le cas à l’Assemblée nationale où la règle du non-cumul dans le temps a créé un hémicycle bien plus proche de la population en matière de préoccupations.

La petite famille est très investie dans la vie politique de leur commune. Ils ont notamment participé aux dernières consultations organisées par la ville sur le budget locale et l’installation d’une bibliothèque dans leur quartier.

Une économie renouvelée

Benjamin, le père de famille, est ingénieur chez EDF. Il représente l’un des récents succès de l’entreprise. Grâce au groupe de travail autonome qu’il a créé dans son entreprise, il a fait progresser l’innovation en matière de stockage de l’énergie, l’un des fleurons technologique français depuis le lancement d’un grand plan pour la recherche dans le pays.

Pour développer son projet, il s’est notamment appuyé sur les données de consommation de la population, devenues bien plus facile à exploiter depuis que l’open data est dans l’ADN de l’administration. Lui et ses collègues travaillent dans un espace de co-working transformé en fab lab (laboratoires de fabrications) et a pu développer des prototypes en totale indépendance à l’intérieur de l’entreprise.

Sa petite renommée lui a permis d’être désormais l’un des quatre représentants du personnel au conseil d’administration autorisés dans les entreprises de plus de 5.000 salariés. Bien loin des rôles fantoches de jadis, il a désormais une voix à part entière à la table des négociations et non plus un simple rôle consultatif.

fab-lab

Le numérique partout

Marie, la mère, est professeure de code informatique. La matière, désormais obligatoire, est enseignée dès le plus jeune âge. Enseignante dans une ZEP, elle bénéficie d’une bien meilleure rémunération que ses collègues des zones plus favorisées. Le travail est également plus simple : beaucoup d’argent a été investi dans ces zones en une dizaine d’années.

Sa vie de mère de famille est également largement facilitée par l’objectif 100% appliqué aux places en crèche. Depuis ses six mois, Anna, la petite dernière du couple Dupont, est, comme tous les enfants jusqu’à trois ans, accueillie dans une structure dédiée. Son inscription s’est faite en quelques clics comme la plupart des démarche administratives, complètement dématérialisées.

Le système d’affectation dans une crèche est d’ailleurs parti d’une boîte à idée numérique créée par l’agglomération pour améliorer le système. Chaque citoyen a pu proposer une idée ou une amélioration pour satisfaire aux problématiques de tout le monde. La même procédure a été utilisée pour la plupart des nouveaux systèmes s’appuyant sur le numérique et facilitant la vie de tout le monde : le covoiturage, le partage de locaux, la vente de biens d’occasions ou encore le financement participatif.

L’université à nouveau puissante

Alex, le grand fils de 19 ans, revient tout juste d’une année à l’université de Columbia aux Etats-Unis. Comme la plupart des jeunes de son âge, il a pu passer une année à l’étranger grâce à des bourses dédiées. Outre-Atlantique, il a pu perfectionner son travail sur la robotique. Passionné par la mer, il s’est spécialisé dans la recherche de matières rares dans le sous-sol marin, une ambitieuse filière de recherche française.

Son diplôme lui permettra sûrement à terme d’échapper au chômage, qui en dix ans a baissé de 3%. Depuis que son université a engagé son processus de mise en commun de ses compétences dans un pôle régional d’enseignement supérieur, elle fait partie des plus reconnues dans le monde. En tout, dix établissements français font désormais partie des plus reconnues à l’international.

Université d'Oxford, 460, REUTERS

L’environnement au coeur

Les robots sur lesquels travaille Alex pourraient d’ailleurs servir à terme à installer des centrales électriques au fond de l’océan. Il faut dire que désormais, les innovations en matière d’énergies renouvelables sont largement mise en avant, notamment celles en matière de chaleur thermique. Et même si l’indépendance énergétique de la France n’est plus vraiment un débat depuis la création d’une Europe de l’Energie, l’utilisation des combustibles fossiles est devenue de toute façon trop onéreuse. L’explosion du prix de la contribution climat-énergie a définitivement fait reculer ses promoteurs.

A table, en fin de repas, toute la petite famille vaque à ses occupations. Après avoir trié ses déchets, qui est devenu obligatoire, les Dupont s’installent dans le canapé pour patienter avant les résultats de l’élection. Alex ouvre son ordinateur portable pour réviser son cours en ligne (MOOC). La petite Anna tapote sur la table et s’amuse avec une application d’apprentissage de la logique.

Marie et Benjamin discutent de leur projet de racheter le champs à côté de chez eux pour construire une annexe à leur maison. Le problème, c’est que les règles sont strictes désormais : pour protéger la nature de l’expansion des villes, chaque administration est limitée quant à la taille de ses zones constructibles. Pas sûr que la petite famille puisse alors mener à bien ses projets. Malgré tout, rien n’est parfait.

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