La Carte musique sonne faux

La carte musique lancée à l'automne dernier par le ministère de la Culture n'a séduit que 100.000 personnes.
La carte musique lancée à l'automne dernier par le ministère de la Culture n'a séduit que 100.000 personnes. © MaxPPP Marlène Awaad
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avec Steven Bellery , modifié à
Six mois après son lancement, la Carte musique pour lutter contre le piratage est un flop.

Lancée en octobre dernier à grand renfort de communication et dotée d’un budget de 25 millions d'euros, la Carte musique était présentée comme le remède au téléchargement illégal. Force est de constater qu’elle n’a pas trouvé son public. Seules 100.000 personnes ont acquis cette carte, destinée aux 12-25 ans, qui coûte 25 euros à l’achat et qui permet d’acheter en ligne pour 50 euros de musique.

"L’an 1 de la reconquête"

Marc Thonon, dirigeant du label indépendant Atmosphériques, voit malgré tout des raisons d'espérer. "On peut quand même se réjouir qu'il y ait une petite centaine de milliers de personnes qui étaient jusque-là consommateurs de musique de manière illégale et qui ont choisi grâce à cette carte de devenir des consommateurs légaux", objecte-t-il au micro d’Europe 1. "Tout le monde a compris que la gratuité était un leurre et que le contenu avait un prix. On est en l'an 1 de la reconquête", assure ce spécialiste.

"Eduquer, ça prend du temps"

Du côté du ministère de la Culture, on reconnaît qu' "éduquer, ça prend du temps". Pour sensibiliser les jeunes, le ministère de la Culture va procéder à des ajustements. Une Carte musique nouvelle formule sera lancée avant l'été, le site web sera simplifié et la communication renforcée. Surtout, la Carte musique sera vendue physiquement dans le commerce.

La piste de la licence globale

Le Parti pirate, qui prône un accès libre pour tous à la culture, suggère pour sa part une autre piste pour sauver l'industrie du disque. "Il y a une solution de licence globale qui est étudiée par le Parlement européen ce moment", explique son président Paul da Silva. La licence globale ? "Une somme relativement faible, entre cinq et dix euros par mois grand maximum, payée par les abonnés internet et qui sera reversée aux artistes par la suite". Cette licence globale permettrait de récolter un milliard d'euros par an pour les artistes français.