"Je n'ai pas assassiné Sébastien"

Une Brésilienne est suspectée de l’assassinat de son compagnon en 2004.
Une Brésilienne est suspectée de l’assassinat de son compagnon en 2004. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Une Brésilienne est suspectée de l’assassinat de son compagnon. Le procès vient de s'ouvrir.

Près de huit ans après le drame, les proches de Sébastien Brun vont peut-être enfin savoir les circonstances de la mort de ce fleuriste grenoblois. Le procès de Denize Soares, une Brésilienne de 42 ans, accusée d’avoir assassiné son compagnon, Sébastien Brun, en 2004, s’est ouvert jeudi devant les assises de l’Isère.

A l'issue de la lecture de l'ordonnance de mise en accusation par le président de la cour d'Assises, elle a nié les faits, clamant : "Je conteste, je n'ai pas assassiné Sébastien" et ajouté : "je déplore la lecture que vous avez faite. C'est complètement pas vrai".

Un conte de fées qui tourne au cauchemar

Lorsque Sébastien rencontre Denize, en 1998, il travaille dans le magasin de ses parents, place Sainte-Claire à Grenoble. Le jeune couple emménage rapidement ensemble, et Denize vient travailler à la boutique. En 2003, elle accouche d’un petit garçon. Les deux jeunes décident d’aller au Brésil pour présenter l’enfant à la famille de Denize. Ils partent fin juillet 2004. Trois semaines plus tard, la jeune femme rentre à Grenoble avec le bébé mais sans Sébastien.

Ses parents décident de se rendre au Brésil

A son retour, Denize explique aux parents de Sébastien que leur fils est resté au Brésil, étant tombé sous le charme du pays. Ils se sont donc séparés mais restent soi-disant en bons termes. Pour preuve, elle l’a régulièrement au téléphone et elle affirmera même l’avoir revu lorsqu’elle retourne à deux reprises dans son pays, en octobre 2004 et février 2005.

Inquiets de ne pas avoir de nouvelles de leur fils, les parents de Sébastien décident d’aller eux-mêmes au Brésil, en avril 2005. Là-bas, ils découvrent que tous ceux qui étaient censés côtoyer leur fils au quotidien le croient en France.

Alertée sur cette disparition, la police fédérale brésilienne lance des recherches. À Grenoble, ce sont les policiers de la PJ qui ouvrent une enquête sur commission rogatoire d’un juge. Rapidement, tous les soupçons se tournent vers Denize. D’autant qu’elle ne cesse de se contredire et que les investigations révèlent qu’elle a vidé les comptes en banque de son compagnon au moyen de documents falsifiés. Si elle reconnaît avoir ainsi détourné 80 000 €, elle nie le meurtre. Faute de preuves et de cadavre, elle est remise en liberté après une première incarcération.

Le corps découvert en 2008

Rebondissement en 2008. La police sud-américaine découvre le corps de Sébastien enterré dans une carrière de sable près de Salvador-de-Bahia. Le cadavre est localisé grâce à un témoin qui affirme que l’un des frères de Denize, Messias, lui a fait des confidences : l’été 2004, il a aidé sa sœur à enterrer le corps de son fiancé.

Les analyses médico-légales révéleront qu’il a été empoisonné au cyanure. Messias est alors arrêté et écroué au Brésil. Il a, depuis, été libéré en attendant d’être jugé là-bas.

Denize, elle, est incarcérée de nouveau en France. C’est donc détenue qu’elle comparaîtra jeudi devant les assises de l’Isère. Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité.