Ils se disputent la garde de Poupette

La justice pourrait décider pour la première fois d'une garde alternée entre deux personnes revendiquant la propriété d'un chien.
La justice pourrait décider pour la première fois d'une garde alternée entre deux personnes revendiquant la propriété d'un chien. © MAXPPP
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avec Nathalie Chevance , modifié à
D'anciens amants se disputent la garde d’un chien. La justice tranchera en janvier.

L’histoire pourrait prêter à sourire, elle est pourtant devant la justice. Lundi, un juge de proximité a étudié le cas Poupette, du nom de ce griffon noir, au cœur d’un conflit entre Edith et Jean-Marie, deux voisins des beaux quartiers de Marseille, anciennement amants.

C’est en fait Edith qui a donné le chien de la discorde au second, rapporte La Provence. Poupette est  la fille de Lancelotte, la chienne d’Edith, qui en fait cadeau à son voisin. L’idylle est alors au beau fixe entre les deux amants, et les visites d’une maison à l’autre sont fréquentes. Mais quinze mois plus tard, le couple se sépare, et commence alors un bras de fer pour la garde du chien.

"J'aime ma chienne"

Jean-Marie argue que Poupette habite chez lui depuis ses deux mois, en décembre 2008, et qu’il en est donc le propriétaire légitime. L’homme, informaticien et célibataire sans enfant, a produit des factures de vétérinaire et de nourriture pour chien pour appuyer son propos. Et si Edith veut la récupérer, c’est "par vengeance", fulmine-t-il.

"Je me battrai jusqu'au bout, d'une part parce que j'aime ma chienne, j'adore ma chienne et je pense que tous les gens qui ont comme moi des animaux comprendront. Et surtout je me bats parce que je ne supporte pas ni le manque de moralité, ni la méchanceté", a-t-il confié au micro d'Europe 1.

En droit, un chien est comme un meuble

Edith, elle, considère, inscription au fichier national canin à l’appui, que Poupette est sienne. Si elle l’a confiée à son compagnon de l’époque, c’est parce qu’il traversait une mauvaise passe, explique-t-elle.

En droit français, le chien est considéré comme un meuble. En théorie donc, elle devrait revenir à Edith. "Ce n'est toutefois pas un meuble comme les autres", affirmait dans La Provence Me Terrin, l’avocate de Jean-Marie. "Un animal ne se prête pas comme un livre. On s'y attache. Démontrer les liens affectifs que mon client entretient avec Poupette ne sera pas difficile. Il s'en occupe depuis qu'elle a deux mois. Mon client subit un chantage sentimental." La justice tranchera début janvier.