Il veut son radar

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avec AFP , modifié à
Un habitant de l'Yonne exige un radar devant son domicile pour sécuriser les alentours.

Craint par la grande majorité des conducteurs, le radar automatique est devenu pour un habitant de l'Yonne l'objet de tous les désirs. Parce que des véhicules circulent à une "vitesse excessive" sur la nationale qui passe devant son domicile, Guy Reibel, compositeur et chef d'orchestre, se dit même prêt "à contribuer à l'achat d'un radar fixe à hauteur de 20.000 euros". Pour préserver sa propre sécurité.

Un objectif : sortir de chez soi sans risquer sa vie

Résidant à Courcelles, hameau traversé par la route N77 qui relie Auxerre et Troyes, Guy Reibel ne cesse de voir passer des voitures à vive allure devant son domicile. "Etant donné la courbe de la route devant chez nous, il est impossible d'entrer ou de sortir sans mettre notre vie en péril. La vitesse est limitée à 50 km/h mais ils sont tous entre 60 et 80 km/h", s'indigne-t-il.

"Cela fait trente ans que j'habite cette maison et, depuis, il n'y a eu aucun aménagement sur cette route où le trafic ne cesse de croître et où les véhicules roulent à une vitesse excessive", s'inquiète-t-il. Il y a quatre mois, un camion de 33 tonnes a ainsi percuté le mur de son jardin. Guy Reibel pense donc avoir trouver la solution en demandant l'installation d'un radar devant son domicile.

Prêt à payer 20.000 euros pour un radar

"Je me suis renseigné sur le prix des appareils qui tourne autour de 70.000 euros, je suis prêt à contribuer à l'achat d'un radar fixe à hauteur de 20.000 euros", propose ce musicien, qui dirige régulièrement le Choeur de Radio France. "Désormais, je mets tout en jeu en tant que citoyen qui ne veut pas mourir de cette façon", conclut-il.

Pour être sûr d'être entendu par la préfecture, Guy Reibel multiplie les initiatives. Il a non seulement lancé avec un voisin un site Internet baptisé "Courcelles.org ou la malédiction du kilomètre 36", mais aussi mis en place un panneau dans sa propriété, visible depuis la route, avec la mention "Les gens qui roulent trop vite sont des assassins". Un deuxième avec l'interrogation "Excès de vitesse, combien de morts pour un radar?" devrait être installé prochainement.

Du côté de la préfecture de l'Yonne, on explique qu'un seul accident faisant un blessé hospitalisé s'est produit depuis 2001 à hauteur de Courcelles. "La pose d'un radar fixe ne peut être envisagée que dans des zones hautement accidentogènes" et après "que tous les autres moyens possibles dissuasifs ont été déployés", précise la préfecture. Cette dernière étudie néanmoins la possibilité d'installer un radar pédagogique.