Hollande veut l'accès aux soins pour tous

François Hollande a promis de réduire les inégalités dans l'accès aux soins d'ici 2017.
François Hollande a promis de réduire les inégalités dans l'accès aux soins d'ici 2017. © MAXPPP
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avec AFP
Le chef de l'Etat a promis de réduire les inégalités dans l'accès aux soins d'ici 2017.

Il veut "porter un coup d'arrêt à la dérive" du "marché libre" de la santé. François Hollande a prononcé samedi son premier grand discours présidentiel sur la politique de santé qu'il entend conduire d'ici à 2017. Il a ainsi promis de réduire les inégalités dans l'accès aux soins et d'ouvrir à tous les Français l'accès à une couverture complémentaire.

Après le drame d'une mère de famille qui a dû accoucher sur l'autoroute et dont le bébé est mort, François Hollande a d'abord renouvelé son engagement de campagne à garantir un accès aux services d'urgence en moins de 30 minutes à tous les Français.

"Généraliser l'accès à une complémentaire de qualité"

François Hollande est ensuite revenu sur les complémentaires santé. Concrètement, il a proposé de "généraliser à l'horizon de 2017 l'accès à une couverture complémentaire de qualité", autrement dit aux mutuelles et autres assurances santé complémentaires pour les quatre millions de Français qui n'en bénéficient pas encore. Pour y parvenir d'ici à la fin de son quinquennat, il table cependant plutôt sur une "incitation" financière que sur une "obligation" d'assurance.

A cet égard, le chef de l'Etat a vivement critiqué l'action du "précédent gouvernement" qui a fait, selon lui, "exactement le contraire de ce qui était nécessaire, en alourdissant sans mesure la taxe sur les conventions d'assurance". Cette décision, a-t-il déploré, "a renchéri le coût de la complémentaire santé pour tous les Français, et en a rendu l'accès plus difficile".

Dans son plan de rigueur d'août 2011, le gouvernement de François Fillon avait doublé la taxe sur les contrats de santé solidaires et responsables (plus de 90% du marché des complémentaires santé), la faisant passer de 3,5% à 7% pour une recette de plus d'un milliard d'euros. Le président de la République prône à présent "une modulation beaucoup plus forte" de cette taxe "afin que les contrats dits 'responsables' deviennent véritablement attractifs".

"Il vaut mieux un bon accord qu'une loi incertaine"

Sur les dépassements d'honoraires, qui font l'objet d'une âpre négociation, le président a confirmé que le Parlement serait amené à légiférer en l'absence d'un accord entre syndicats de médecins, assurance maladie et complémentaires. "Je souhaite (...) que cette discussion aboutisse", a-t-il déclaré, "il vaut mieux toujours un bon accord qu'une loi incertaine mais il y aura, je le répète, une loi s'il n'y a pas un accord". Un ultime round de négociations est prévu lundi.

"Nous ne pouvons pas admettre qu'un certain nombre de nos compatriotes soient frappés par ces dépassements et ne puissent pas aller vers des soins de qualité", a encore insisté François Hollande. Pour autant, a-t-il reconnu, ces "négociations sont difficiles" car il en va "de rémunérations de professionnels de grande qualité" et "de sommes importantes", quelque 2,5 milliards d'euros dont 800 millions sont remboursés par les mutuelles.