Harcèlement : un directeur de centrale jugé

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avec AFP

L'ancien directeur de la centrale nucléaire de Chooz, dans les Ardennes, comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, poursuivi pour harcèlement moral envers sept salariés.

Jean-Paul Joly, 55 ans, qui dirige désormais la centrale de Civaux, dans la Vienne, depuis son départ de Chooz en 2008, devait répondre des faits de "dégradation des conditions de travail pouvant porter atteinte aux droits, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui", passibles d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende. A l'issue de l'audience, qui s'est prolongée tard dans la nuit, la substitut du procureur n'a pas requis de peine, s'en remettant à la décision du tribunal.

A la barre, les cinq plaignants présents ont longuement dénoncé les techniques de "management par la terreur" de Jean-Paul Joly qui, selon eux, multipliait les insultes, les humiliations et les manoeuvres vexatoires à leur égard entre 2005 et 2008. "C'est un conflit d'ego et d'oriention entre un groupe de cadres et la direction, nullement une affaire de harcèlement", a expliqué Jean-Pierre Mignard, l'avocat du directeur. "Jamais je n'ai tenu de propos injurieux ou humiliants, je suis juste un directeur exigeant qui veut faire passer les principes de rigueur", s'est défendu pour sa part Jean-Paul Joly.

C'est un rapport de l'inspection du travail qui avait alerté le parquet en 2007 avant que les sept salariés ne portent plainte. "Ce rapport accablant évoquait des brimades et les mises au placard envers de nombreux salariés qui ont vécu une véritable descente aux enfers avec pour certains des conséquence médicales importantes", a précisé Xavier Médeau, l'avocat d'une plaignante.

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 15 février 2012.