Gaccio espionné mais Canal+ relaxée

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avec AFP , modifié à
Pour la justice, ce n’est pas la chaîne mais ses employés qui ont eu l’idée de l'espionner.

L'auteur des "Guignols de l'Info", Bruno Gaccio, a en partie obtenu réparation. Plusieurs anciens employés du service de sécurité de Canal + ont été condamnés par la justice pour l’avoir espionné au début des années 2000. Mais la chaîne télévisée elle-même a été relaxée, sur la base d'un point de droit.

Suivi par un ancien barbouze

Au début des années 2000, Bruno Gaccio est l’une des figures de la chaîne cryptée et s’engage pour défendre son patron Pierre Lescure, qui vient d'être licencié. Mais cette contestation interne ne plaît pas à la direction du groupe et Bruno Gaccio découvre dans un livre publié en 2005 par un ex-employé des services de sécurité, Pierre Martinet, qu'il avait été filé et photographié.

L'auteur du livre, un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), affirmait qu'il avait agi à la demande de sa hiérarchie. Bruno Gaccio porte donc plainte dans la foulée.

Trois cadres du service de sécurité condamnés

Finalement, la 17e chambre correctionnelle de Paris a décidé de ne condamner que les espions. Pierre Martinet, l’auteur des révélations, a écopé de 15 mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende.

Les anciens responsables de la sécurité de la chaîne, Gilles Kaehlin et son adjoint Gilbert Borelli, ont été condamnés respectivement à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, et 15 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.

Une amende de 500.000 euros avait été requise

Mais le tribunal a jugé que ces anciens salariés de Canal+ n'avaient pas le pouvoir d'engager la chaîne juridiquement compte tenu de l'intitulé de leur mission. "Il n'est pas démontré, en l'état, que les infractions reprochées à la société Groupe Canal+ ont été commises par leurs organes ou représentants", écrit le tribunal dans son jugement, prononçant la relaxe de la chaîne cryptée.

Pourtant, même le parquet avait requis une amende de 500.000 euros à l'encontre de Canal+, estimant que c'était "pour le compte et pour l'intérêt" de la chaîne qu'avaient agi les cinq autres prévenus.

Un ancien policier et un ex-agent de France Telecom, accusés d'avoir transmis au service sécurité de Canal+ le listing détaillé des appels du portable de Bruno Gaccio, ont par ailleurs écopé d'amendes de 2.000 euros chacun.