"Fini-parti" à Marseille : mise en délibéré

  • Copié
avec AFP

Le rapporteur public du tribunal administratif de Marseille, saisi par un habitant désireux de faire abroger la règle du "fini-parti" qui permet aux éboueurs de la communauté urbaine de débaucher dès qu'ils jugent leur travail achevé, a conclu jeudi au rejet de la requête. Le tribunal a mis sa décision en délibéré. Son président, Jacques Antonetti, estimant cette affaire "importante et emblématique car se situant à la frontière du droit et de la politique et touchant le quotidien des gens", a promis une réponse du tribunal extrêmement "motivée".

A l'audience, le plaignant, Benoît Candon, avocat au barreau de Marseille mais qui s'est présenté comme simple "contribuable" - la collecte des déchets ménagers étant à la charge du service public dans 12 des 16 arrondissements de la ville -, a souligné combien cette règle contenait "ses propres dérives". "La cour régionale des comptes le dit, tout le monde le dit", a-t-il déclaré, souhaitant que le débat porte sur la règle elle-même et non sur son application par les agents, comme argumenté par le rapporteur public, Jean-Marie Argoud. "Si l'on s'en tient à un raisonnement purement administratif, on va droit dans l'impasse !", s'est-il exclamé.

Face à lui, l'avocat de Marseille Provence Métropole (MPM), Jorge Mendes Constante, a ironisé sur le fait que les juges "n'étaient que des magistrats", et ne pouvaient donc influer sur la propreté de la ville, ni sur le civisme de ses habitants. "La question du +fini-parti+ est d'abord historique: il s'agit d'un usage, d'une tolérance", a-t-il rappelé, soulignant que derrière cette question, se posait le problème de "la différence entre l'exécution de la règle et la règle elle-même" qui existe dans d'autres villes sans susciter la polémique.