Education : "non" à la nouvelle évaluation

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BP avec Noémie Schulz et AFP , modifié à
Les enseignants sont entre 11,2% et 47% à faire grève jeudi, selon les niveaux et les sources.

Ils veulent le retrait pur et simple d'un projet qui touche au coeur même de leur métier, et de leur mission pour l'Education nationale. La quasi totalité des syndicats d'enseignants appellent jeudi à une journée de grève et de manifestations, pour exiger le retrait du projet de réforme de l'évaluation et de l'avancement des professeurs. A la mi-journée, le taux de grévistes était évalué entre 11,2% et 21% dans le primaire, entre 16,4% et 47% dans le secondaire, selon les chiffres fournis par le ministère et les syndicats.

"Chez les enseignants du secondaire, c'est passionnel. Tous les sondages sont clairs : c'est le sujet, avec la bivalence (enseigner deux matières), sur lequel ils ont de fortes convictions sur ce qu'ils ne veulent pas", tranche Daniel Robin, co-secrétaire général du Syndicat national des enseignants de second degré (Snes).

Un changement de méthode qui change tout

La réforme prévoit de confier aux chefs d'établissement le soin d'évaluer les professeurs de collèges et lycées. Cela se fera tous les trois ans lors d'un entretien. Exit donc les visites en classe des inspecteurs pédagogiques régionaux tous les sept ans, la méthode actuelle. En outre, l'évolution de salaires des enseignants passe par ces évaluations.

Ces nouvelles méthodes de notation sont fortement contestées par les syndicats et les enseignants. Les premiers y voient une "déclaration de guerre" du ministère, les seconds un risque de dérive. "Le chef d'établissement aurait les pleins pouvoirs. Il pourra décider qui avance dans sa notation, qui n'avance pas", estime Stéphanie, une professeure de mathématiques d'un collège du XIXe arrondissement de Paris.

Luc Chatel va "réfléchir"

"On n'est pas toujours obligé de s'entendre avec son chef d'établissement, et vice-versa. Dans ces moments-là, il est important qu'il y ait un troisième regard, celui de l'inspecteur pour équilibrer les rapports de force qu'il peut y avoir au sein de l'établissement".

Face à la contestation, le ministre de l'Education Luc Chatel n'a pas l'intention de revenir sur son projet. Il dit "réfléchir à la méthode" et au "calendrier" sur ce sujet qu'il juge "capital".