Des "campus d'excellence" en France

L'université Paris-Dauphine fait partie du campus "Paris Sciences et Lettres" (PSL), qui figure parmis les projets sélectionnés.
L'université Paris-Dauphine fait partie du campus "Paris Sciences et Lettres" (PSL), qui figure parmis les projets sélectionnés. © maxppp
  • Copié
avec Olivier Samain , modifié à
Trois universités françaises ont été désignées lundi et bénéficieront du grand emprunt. Une première.

Une visibilité mondiale plus importante. C'est l'objet des premiers "campus d'excellence" à vocation mondiale qui ont été désignés lundi. Trois universités françaises vont ainsi recevoir du grand emprunt près d'un milliard d'euros chacun.

Bordeaux, Strasbourg et "Paris Sciences et Lettres" (PSL) ont été sélectionnés au titre des "initiatives d'excellence" (Idex) du grand emprunt, a annoncé lundi le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez.

Des critères comme "une gouvernance efficace"

Le verdict a été rendu par un jury international qui s'est basé sur des critères comme "l'excellence de la formation et de la recherche", les partenariats avec le privé et "une gouvernance efficace".

Le jury a ainsi récompensé Strasbourg, qui est devenue une université unique il y a deux ans, et qui - ça a beaucoup compté dans le choix - travaille depuis longtemps avec ses homologues allemandes et suisses. Il a aussi retenu Bordeaux, qui a l'avantage d'être très en phase avec le monde de l'entreprise, et enfin le pôle "Paris Sciences et Lettres".

Pour ce dernier, c'est le regroupement sous une même banière d'institutions prestigieuses qui a emporté la décision : Paris-Dauphine, Normale Sup, le Collège de France, l'école de Physique-chimie de Pierre-Gilles de Gennes, l'Institut Curie ou encore des écoles d'art et de création.

Attirer d'éminents professeurs

Dans l'enseignement et la recherche, comme dans le monde des affaires, la bataille est mondiale. Il faut donc se regrouper pour être plus compétitif et tenter d'attirer les "pointures".

"Paris Sciences et Lettres sera capable avec les premiers fonds qui nous seront alloués de faire venir des grands professeurs, ça peut être des Français qui veulent revenir en France, mais aussi des professeurs étrangers qui trouveront chez nous un environnement de recherche attractif", a expliqué à Europe 1 le président de Paris-Dauphine Laurent Batsch.

"Mais il faut aussi offrir des conditions de rémunération qui ne sont pas au niveau de celles qu'offre le statut de la fonction publique aujourd'hui, parce que ce statut est décroché par rapport aux rémunérations des grandes universités", prévient-il.

D'autres lauréats à l'automne

D'autres universités prestigieuses avaient bon espoir de décrocher le titre de "grand campus". Sept projets avaient en effet été pré-sélectionnés en mars, mais Grenoble, Lyon, Toulouse et "Sorbonne Universités" n'ont pas été retenus à ce stade.

Un choix particulièrement surprenant dans le cas de "Sorbonne Universités", pôle comprenant Paris-2 Assas, Paris-4 Sorbonne et Paris-6 Pierre-et-Marie-Curie (l'UPMC), alors que l'UPMC est la plus grande université scientifique du pays.

Mais rien n'est encore perdu. Une seconde vague de sélection est prévue à l'automne. Il s'agit de transformer "cinq à dix" groupements d'établissements en "campus" à visibilité mondiale qui se répartiront 7,7 milliards d'euros, en grande partie sous forme de dotation en capital.