Clotilde, "fière" de ses parents gays

Près de 200.000 enfants vivraient au sein d'une famille homoparentales en France.
Près de 200.000 enfants vivraient au sein d'une famille homoparentales en France. © MAXPPP
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avec Raphaëlle Schapira
Témoignage - Une jeune fille issue d’une famille homoparentale se raconte pour Europe 1.

Les premières journées européennes des familles homoparentales ont lieu vendredi et samedi à Paris. Alors qu’en France on estime à 200.000 le nombre d'enfants qui vivent dans de telles cellules familiales, il n'y a pas de reconnaissance juridique ou de droit d'adoption pour les couples gays. Les opposants à de telles mesures avancent une raison principale : le bien-être des enfants.

"C’est moi qui décide quand j’en parle"

Clotilde, 18 ans, est un contre-exemple vivant à cet argument. Ses deux parents sont homosexuels et se sont rencontrés dans le seul but d’avoir un enfant. Certes, la jeune fille ne dit pas spontanément que ses parents sont gays, préférant avancer qu’ils sont simplement séparés. Mais ce n’est pas de la honte, surtout pas. "C’est juste plus simple", dit-elle. "Comme ça, c’est moi qui décide quand j’en parle."

Clotilde assure ne jamais s’être sentie différente. Et elle monte volontiers au front quand il s’agit de défendre sa famille. "Une fois il y a une fille qui m’a dit que les enfants d’homos ne devaient pas être bien dans leur peau, qu’ils devaient être mal. Je lui ai dit : "Moi, t’as l’impression que je vais me suicider, que je ne vais pas bien, que je suis mal dans ma peau ? " Elle est restée un peu choquée."

"Fière de mes parents"

Et quand on lui demande si la situation est facile à vivre ? "Je réponds que ça va bien. C’est la vérité, je n’ai pas l’impression d’être dans une famille différente. Mes parents sont comme ça, c’est leur vie, leurs sentiments, leur histoire. Ça n’a jamais été un boulet. Je suis fière de mes parents, de ce qu’ils ont fait pour moi. J’ai envie qu’ils soient fiers de moi, et ça ne peut que me pousser à aller vers l’avant. Pour que cette expérience soit une réussite."

Clotilde avoue tout de même s’être demandée, plus jeune, si l’homosexualité était héréditaire. Et dans un rire un peu gênée elle répond que non… et qu’elle en est la preuve vivante.