Ces jeunes diplômés obligés de payer pour travailler

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Alexis Toulon et Géraldine Ruiz , modifié à
ENQUETE E1 - Faute de trouver un emploi, les primo-entrants sur le marché du travail se tournent vers des entreprises privées qui vendent des conventions de stage.  

Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans dépasse les 25% en France. Face à cette crise de l’emploi pour les nouveaux diplômés, le stage apparaît comme la solution pour s’insérer sur le marché du travail, grâce à l’expérience. A tel point, que certains sont prêts à acheter des conventions de stage auprès d’organismes privés, une fois leurs études finies. Un business très rentable pour ces entreprises, qui ne font, la plupart du temps, que fournir la convention.

Les stages, un travail à bas coût encadré. Les stages sont réservés aux étudiants qui bénéficient une convention de stage et doivent être intégrés à un cursus pédagogique scolaire ou universitaire.  L’objectif de cet encadrement est d’éviter que des postes soient offerts à des personnes qui seront payées bien en dessous des minimas légaux. Et surtout, le stagiaire doit être suivi par un maître de stage et accompagné dans sa formation professionnelle. Mais des entreprises privées profitent d’un vide juridique pour vendre des conventions de stage à de jeunes diplômés qui cherchent désespérément un premier emploi.

Le stage, un pas dans l’entreprise qui peut avoir un coût. Le prix pour une convention de stage lorsqu’une personne est sortie de son cursus scolaire ? Entre 480 et 800 euros, sans formation et sans contrainte de présence. Sophie, une jeune diplômée qui a payé 580 euros pour décrocher un stage, explique au micro d’Europe 1 que du côté des recruteurs, on ferme volontiers les yeux. "Lors de l’entretien, le recruteur pourquoi, à mon âge, je reprenais un stage. J’ai dit que c’était pour avoir de l’expérience, et ce motif a suffi", assure Sophie. Et ce n’est pas plus mal précise-t-elle car "ça me met dans l’embarras de devoir me justifier sur ça". Du côté des ministères du Travail et de l’Enseignement supérieur, tout le monde se renvoie la balle. Et aucun des deux n’a répondu aux demandes d’interviews d’Europe 1.

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