Bouton raille le "complot" de Kerviel

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avec AFP , modifié à
Entendu comme témoin jeudi, l'ex-PDG de la Soc Gen a critiqué la défense de son ancien employé.

"Les bras m'en sont tombés quand j'ai vu la théorie du complot" contre Jérôme Kerviel. Entendu comme témoin jeudi au procès en appel de l'ancien trader, l'ancien PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, a balayé d'une main la défense de son ancien employé. "C'est n'importe quoi!", a-t-il lâché.

Machination

La thèse de la machination, selon laquelle l'affaire Kerviel aurait permis à la Société Générale de masquer ses pertes dans la crise des crédits hypothécaires américains "subprimes" en 2008, est devenue le fil conducteur du procès en appel de l'ancien trader.

En première instance, Jérôme Kerviel a été condamné à trois ans de prison ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts pour avoir causé début 2008 une perte du même montant, après avoir pris sur les marchés financiers des positions spéculatives de plusieurs dizaines de milliards d'euros, à l'insu de ses chefs selon la banque.

"Aucune crédibilité"

Kerviel affirme que ses supérieurs l'ont sciemment laissé prendre ces positions démesurées parce qu'il était "couvert" par ailleurs par la banque, qui n'attendait que le moment opportun pour lui faire porter le chapeau des pertes des subprimes.

Cette théorie n'a aucune "crédibilité", a estimé Daniel Bouton.D'abord, a-t-il dit, "je ne comprends pas le raisonnement: 'je fais un trou pour cacher un autre trou' ". Pour lui, par ailleurs, avec cette vision de l'affaire, "nous sommes au même niveau que quand on dit que les images des avions qui rentrent dans les tours (du World Trade Center, le 11 septembre 2001) sont des images fausses".

Et en plus, "c'est idiot", a-t-il dit, au vu de l'organisation de "la chaîne des opérations sur les taux et sur les dérivés actions" de la banque.