Bordeaux : les gens du voyage disent non

© EUROPE 1/Stéphane Place
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Les 140 familles réclamant un emplacement décent ont rejeté lundi la proposition d'Alain Juppé.

Environ 140 familles de gens du voyage, arrivées dimanche d'Anglet dans les Pyrénées-Atlantiques, sont toujours dans l'attente d'une aire pour stationner leurs caravanes lundi à Bordeaux. Après avoir été reçue en milieu de journée par le maire de la ville, Alain Juppé, une délégation de gens du voyage a déclaré refuser la proposition formulée par la municipalité.

Une aire de grand passage de deux hectares, proposée par Alain Juppé, a été qualifiée d'"infecte" et d'"insalubre" par le président de l'association de La vie du voyage, James Dubois. "C'est à côté d'une déchetterie, c'est honteux", a-t-il déclaré, ajoutant que les gens du voyage maintenaient en outre leur refus de s'installer sur un parking en goudron, la deuxième proposition de la mairie de Bordeaux.

"On est toujours bloqués, on est des gens ouverts mais on veut trouver quelque chose de décent. Il existe des choses mais ils ne veulent pas nous les donner", a-t-il ajouté.

Alain Juppé les a reçus lundi midi

Alain Juppé n'a pourtant pas fermé la porte. "Je leur ai réaffirmé ma volonté de dialogue et pas de confrontation à condition que les lois soient respectées", a déclaré le maire de Bordeaux à l'issue de sa rencontre avec les délégués de la communauté.

"Il faut sortir de ce blocage qui n'est bon pour personne", a-t-il ajouté. Le maire de Bordeaux a également tenu à préciser qu'il s'agit de gens du voyage français, donc dans une situation bien différente de celle des camps de Roms évacués, souvent de nationalité roumaine.

La "plaine des sports" pour objectif

Les 240 véhicules et caravanes des gens du voyage sont toujours garés sur les voies de circulation face aux pelouses de la plaine des sports, un terrain équipé d'eau et d'électricité où ils ont tenté d'entrer dimanche lors de brèves échauffourées avec les forces de l'ordre. Seulement une trentaine de caravanes ont pu pénétrer sur les pelouses.

La mairie de Bordeaux leur interdit l'accès à ce terrain, dévolu au sport, mais leur propose un parking en face, que les gens du voyage refusent "parce que c'est un parking en goudron où il fait 40 degrés l'été et qu'il est très mal fréquenté", selon Jean Avrillas, porte-parole du convoi, qui souhaite s'installer sur un champ.

"On ne bougera pas d'ici"

"Ça fait quinze jours qu'ils sont prévenus de notre arrivée, c'est la loi, ils doivent avoir un endroit acceptable", a ajouté Jean Avrillas, précisant venir depuis "quatre ou cinq ans" sur les pelouses de la plaine des sports et ne pas comprendre pourquoi cette année on leur en refuse l'accès.