Airbus et Air France convoqués, pourquoi ?

Airbus et Air France sont soupçonnés d’avoir négligé les défaillances des sondes Pitot.
Airbus et Air France sont soupçonnés d’avoir négligé les défaillances des sondes Pitot. © MAXPPP
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avec Pierre Rancé , modifié à
DECRYPTAGE - Les défaillances des sondes Pitot ont été sous-estimées avant le crash du Rio-Paris.

Près de deux ans après la catastrophe aérienne qui a fait 208 morts en mai 2009 entre Rio et Paris, la justice a décidé jeudi de convoquer le 17 mars prochain les groupes Airbus et Air France, en vue de leurs probables mises en examen. Retour sur les raisons de cette convocation.

Airbus et Air France en cause. Les deux juges et les experts en charge du dossier ont pointé du doigt les sondes Pitot, qui permettent aux équipages de savoir à quelle vitesse vole l'avion. Or, Airbus et Air France auraient été au courant des défaillances de ces sondes. Les deux groupes sont soupçonnés de ne pas avoir fait tout ce qu’il fallait avant la catastrophe.

Des réactions tardives. Les experts reprochent notamment à la compagnie aérienne Air France de s’être contenté d’adresser une note tardive et inefficace aux équipages malgré un incident significatif le 14 juillet 2008, soit plus de 10 mois avant l'accident. De son côté, l'avionneur Airbus a mis en place une procédure pour répondre au givrage de ces sondes inadaptées aux vols de croisière de haute altitude. Air France autant qu’Airbus étaient donc conscients des limites de sondes Pitot.

Les sondes Pitot, seules responsables du crash ? Non, mais pour connaître toutes les raisons de la catastrophe, il faudra lire le rapport définitif que les experts doivent remettre en octobre prochain…au plus tôt. Car cette échéance pourrait être différée de plusieurs mois ou plusieurs années parce que l'Agence Européenne pour la Sécurité Aérienne (ASEA), basée à Cologne, ne s'estime pas obligée de répondre aux questions de la justice française.