Affaire Tron : 11h de confrontation

Le député-maire de Draveil Georges Tron a été confronté jeudi à ses deux accusatrices. Sans surprise, chacun a maintenu ses positions.
Le député-maire de Draveil Georges Tron a été confronté jeudi à ses deux accusatrices. Sans surprise, chacun a maintenu ses positions. © MAXPPP
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Marion Sauveur, Guillaume Biet et agences , modifié à
L'élu de Draveil a été confronté à ses accusatrices. Chaque partie campe sur ses positions.

C’est une journée-marathon judiciaire qu’a passé Georges Tron jeudi. Le député-maire de Draveil, dans l’Essonne, a été longuement confronté à deux de ses anciennes collaboratrices, qui l’accusent de viols. La première a passé cinq heures avec son agresseur présumé, la seconde six heures dans le bureau des deux juges d'instruction d'Evry. Toutes deux se sont montrées soulagées d'avoir réussi à affronter celui qu'elles désignent comme étant leur agresseur.

Pas de commentaire de Tron

Fuyant micro et caméra, c’est par une porte dérobée que George Tron a quitté palais de justice d’Evry dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais selon son avocat Me Olivier Schnerb, "la confrontation a donné exactement ce qu'il en attendait". Il s'est refusé à tout autre commentaire, invoquant le respect du secret de l'instruction.

Les deux plaignantes, qui se retrouvaient pour la première fois en compagnie de Georges Tron depuis leur plainte déposée en mai 2011, n’ont pas non plus changé leur ligne de conduite. Virginie Faux a indiqué avoir "maintenu ses déclarations". Selon la jeune femme de 35 ans, le député-maire de Draveil, qui soutient la thèse d’un complot politique, a une ligne de défense qui ne tient plus.

"Profond déni" de Georges Tron

"Il s’enfonce complètement dans son système de complot. Il ne tient absolument plus la route devant les juges", a estimé la plaignante. Pour elle, Georges Tron "se retrouve confronté devant les éléments à charge du dossier et il ne sait plus quoi répondre à part qu’il est attaqué et qu’on lui en veut personnellement".

Son ancienne collègue, Eva Loubrieu, a quant à elle dénoncé le "déni profond (de Georges Tron), quelles que soient les pièces qui lui étaient présentées, les interrogations des juges". La plaignante de 37 ans a jugé que la thèse du complot est "risible, ne tient pas". "Ce n'est pas parce qu'il a eu l'investiture de l'UMP (pour les législatives) qu'il sera blanchi de ces faits", a-t-elle estimé.

Présumé innocent, Georges Tron est candidat à sa réélection aux législatives de juin. Il est soutenu par l’UMP ouvertement. Il espère être réélu député à Draveil.

Prochaine confrontation le 21 mai

Quant à l'adjointe à la Culture de Georges Tron, également mise en examen dans ce dossier, se trouvera face aux deux femmes le 21 mai. Les juges devraient encore prendre plusieurs mois avant de décider s’ils renvoient les deux accusés devant un tribunal.

La confrontation est généralement l'un des derniers actes effectués avant la clôture de l'instruction. Georges Tron et son adjointe ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire. Les deux plaignantes les accusent de viols, pratiqués sous couvert de réflexologie, qui consiste à soigner les tensions par des pressions à certains endroits, du pied notamment.