Aéroports : un accord trouvé

Un vote a eu lieu lundi à Roissy. Les agents de sûreté ont décidé de poursuivre le mouvement de grève.
Un vote a eu lieu lundi à Roissy. Les agents de sûreté ont décidé de poursuivre le mouvement de grève. © Maxppp
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après 11 jours de grève, plusieurs syndicats ont signé lundi le protocole proposé par le patronat.

Les agents de sûreté devraient reprendre rapidement le travail dans les aéroports. Les fédérations FO, CFTC, CFDT et Unsa du secteur ont en effet décidé lundi d'accepter les propositions du patronat, qui a offert une prime annuelle afin de sortir du conflit. La CGT a indiqué de son côté qu'elle allait "consulter ses bases" pour savoir si elle allait signer ou non l'accord.

Pourtant, plus tôt dans la matinée, les agents de sûreté aéroportuaire de Roissy et de Lyon Saint-Exupéry avaient décidé en assemblée générale la poursuite de leur mouvement pour obtenir une hausse de 200 euros de leur salaire mensuel, qui se situe en moyenne entre 1.100 et 1.600 euros.

"C'est la trahison"

"Nous avons pris nos responsabilités, nous avons signé cet accord suite à la demande de très nombreux salariés qui souhaitaient sortir du conflit", a déclaré Erik Biro, secrétaire général de l'Unsa-FMPS. "Nous leur demandons maintenant de reprendre le travail", a-t-il poursuivi. "La grève a pris une tournure très difficile ces quatre derniers jours. Nous avions atteint une forme d'enlisement. Il fallait en sortir très vite. Beaucoup de salariés étaient très fatigués et à bout de nerfs", a conclu Erik Biro.

A l'aéroport de Nice, le préavis de grève qui courait à compter de mardi minuit a été levé, selon la CFTC. A Lyon, les agents de sûreté reprendront le travail mardi matin, alors que la grève avait été reconduite en assemblée générale dans la matinée.

"C'est la trahison", a commenté sur Europe 1 Nicolas Cousin, de la CGT à Lyon. "Au début du mouvement, toutes les fédérations étaient unanimes, elles allaient toutes dans le même sens : on ne voulait pas de leur petite prime, qui en plus sont soumises à des critères d’attribution", déplore-t-il. Délégué de l'Unsa à l'aéroport de Lyon, Edouard Nunez est quant à lui "abasourdi". "On a été prévenus au dernier moment" de l'accord, a-t-il confié à Europe 1, se disant "effondré".

Le patronat satisfait

Le Syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire a salué lundi "le sens des responsabilités" des organisations syndicales qui ont signé le protocole d'accord permettant. Ce protocole "permet aux agents de sûreté de bénéficier d'une prime annuelle de 1.000 euros, d'une négociation qui débutera en janvier sur l'amélioration des conditions de travail" et de la sécurité de l'emploi pour les salariés en cas de changement de prestataire, a-t-il assuré.

Sur ces 1.000 euros, 750 sont garantis et 250 soumis à performance, a détaillé Patrick Thouverez, le président du syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire (Sesa).

La CGT poursuit le bras de fer

Le point de vue des syndicats signataires de l'accord n'est pas partagé par la CGT.. "Les patrons décident d'une prime aléatoire. Ce n'est pas cela qu'on a demandé", a déclaré Danielle Hanryon, déléguée syndicale CGT, à l'issue de l'assemblée générale parisienne. Danielle Hanryon a même évoqué au micro d'Europe 1 une extension du conflit à l'ensemble du personnel de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

Peu de répercussions sur le trafic

Le mouvement de grève a eu peu de répercussion sur le trafic aérien, le gouvernement ayant notamment mobilisé des effectifs de la Police aux frontières et de la Gendarmerie du transport aérien au terminal 2F de l'aéroport de Roissy pour remplacer les grévistes.

Dimanche, les grévistes de l'aéroport de Toulouse-Blagnac avaient déjà voté la reprise du travail. La situation à était "normale" lundi à Roissy. Durant le week-end de Noël, période de forte affluence, aucune file d'attente particulière à l'embarquement n'avait été constatée dans l'aéroport.