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Théo Maneval, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Alors que le week-end de la Toussaint arrive à grands pas, la circulation des trains sur l'axe Atlantique reste très perturbée, avec ce mercredi 1 TGV sur 3 seulement. En cause, la grève qui se poursuit dans le technicentre de Châtillon dans les Hauts-de-Seine, centre qui gère le trafic Ouest.
INTERVIEW

Toujours pas de sortie de crise à la SNCF. Quelque 320 000 passagers sont attendus sur l'axe Atlantique pour ce weekend de trois jours, et mercredi 30 octobre, on comptait encore 1 TGV sur 3 seulement. La direction promet pour sa part 8 trains sur 10 de demain jusqu'à dimanche, mais la grève continue dans le technicentre de Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, centre qui gère le trafic Ouest. La direction affirme pourtant qu'elle a retiré le projet de réorganisation du travail avec suppression de 12 jours de repos qui a déclenché la colère en fin de semaine dernière. 

"Ce que la direction appelle un projet, on appelle ça une attaque"

"Les 8 TGV sur 10, personnellement, je n'y crois pas du tout", dit Rachid, l'un des cheminots du technicentre mobilisé et non syndiqué, invité d'Europe 1 ce matin. "Ce que la direction appelle un projet, nous on appelle ça une attaque. La SNCF vient dégrader les conditions de travail de ses salariés en les faisant travailler 12 jours de plus."  Pour reprendre le travail, les grévistes réclament l'absence de sanctions disciplinaires et financières à leur encontre, soit le paiement des jours de grève - ce qui est contraire à la loi. Une situation inextricable qui tient selon Rachid au fait que la direction ne les a pas écoutés, alors que "tout aurait pu être évité mercredi dernier, quand on (les grévistes) a présenté nos revendications."

"Le moral est super bas"

Autre demande : une "prime de 3.000€", selon la direction, qui refuse. Mais les grévistes de Châtillon ne baissent pas les bras. Ils tentent aussi désormais, de mobiliser d'autres technicentres dans leur mouvement. Eric, par exemple, travaille sur celui de Saint-Denis, qui gère les trains au départ de la gare du Nord. "Le moral est super bas, on doit être à 20 ou 25 démissions, de gens comme moi qui ont fait 25 ans de 3x8, travailler les weekends, jours fériés... Je suis à deux divorces, pour des clopinettes, on a sacrifié notre vie familiale pour faire fonctionner l'entreprise." Rachid gagne pour sa part 1700 euros par mois après 16 ans de travail en 3x8, avec un travail de nuit et le weekend.