+30% d'agressions en un an : les violences contre les pharmaciens ont bondi en 2023

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© Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Yanis Darras , modifié à
Les agressions contre les pharmaciens sont reparties à la hausse en 2023. Selon le dernier baromètre de la sécurité du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, 475 agressions envers ces professionnels ont été signalées. Un chiffre qui est en réalité bien plus élevé, puisque seulement un tiers des pharmaciens déposent plainte.

Vols, insultes, menaces, dégradations… L'année 2023 a été particulièrement compliquée pour les pharmaciens. Selon le baromètre de la sécurité du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, révélé par Le Figaro, 475 agressions envers des pharmaciens ont été recensées à travers le pays. Une augmentation de près de 30% par rapport à 2022, année lors de laquelle seulement 366 faits avaient été relevés. 

Un pic de faits signalés au mois de juin

L'année 2020 garde, elle, le triste record de l'année la plus difficile pour ces professionnels de santé, avec près de 592 agressions signalées. Un chiffre qui était surtout lié au contexte de la pandémie de Covid-19

En 2023, les faits d'agressions contre des pharmaciens ou des dégradations d'officine ont connu un pic durant le mois de juin. La mort du jeune Nahel tué par un policier lors d'un refus d'obtempérer, lors de ce mois-ci avait provoqué de graves émeutes à travers plusieurs quartiers sensibles dans l'Hexagone. Au total, 92 faits ont été dénombrés durant le mois de juin 2023. Et sur la période juin-juillet, 55 boutiques et 9 laboratoires ont été vandalisés.

Une réalité bien différente

Selon le baromètre de la sécurité, environ 40 faits ont lieu chaque mois. Et si les vols sont largement représentés (145 faits en 2023), les insultes en ligne et les agressions envers les professionnels de santé continuent de préoccuper le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens qui appelle sur son site à signaler les faits systématiquement. 

Car seulement un tiers des professionnels ont porté plainte après leur agression. En cause : "le manque de temps, la peur de représailles (…) ou lorsqu'il s'agit d'un patient connu, l'inutilité de déposer plainte", explique le Conseil.