Il y a 30 ans jour pour jour, le 20 janvier 1992, un Airbus d'Air Inter reliant Lyon à Strasbourg s'écrasait sur le mont Sainte-Odile, en Alsace 1:30
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Jean-Luc Boujon, édité par Solène Delinger , modifié à
C'est un triste anniversaire aujourd'hui. Il y a 30 ans jour pour jour, le 20 janvier 1992, un Airbus d'Air Inter reliant Lyon à Strasbourg s'écrasait sur le mont Sainte-Odile, en Alsace. Une catastrophe aérienne, encore inexpliquée à ce jour, qui a fait 87 morts mais qui a, miraculeusement, épargné neuf personnes. Parmi ces neuf rescapés, un petit garçon de huit ans, Romain Ducloz, qui voyageait seul pour rejoindre sa mère, qui habitait Strasbourg.

Le soir du 20 janvier 1992 à 19h20, le vol 5148 d’Air Inter qui assure la liaison entre Lyon et Strasbourg disparaît des écrans radars. Il y a 90 passagers et six membres d’équipage dans l’avion, qui doit atterrir à l’aéroport de Strasbourg Entzheim. 87 passagers perdent la vie. Romain et huit personnes dont une hôtesse de l’air survivent. Trente ans après le drame, il revient sur cette nuit qui a marqué sa vie au micro d'Europe 1.

"J'y repense encore très souvent"

C'est en station, dans les Alpes, que vit aujourd'hui Romain Ducloz. A 38 ans, il gère un magasin de ski durant la saison d'hiver. Avec son look de surfeur, son air cool et ses dreadlocks, impossible de deviner le drame qu'il a vécu il y a 30 ans. Pourtant, lui y pense tous les jours. "C'est toujours un peu compliqué. J'y repense encore très souvent... aux débris de l'avion et aux victimes, l'odeur aussi de l'accident, le froid et une attente très longue pour les secours", confie-t-il sur Europe 1. 

Durant cette longue attente, deux adultes vont s'occuper du petit garçon, deux hommes qui sont toujours aujourd'hui des amis très chers pour Romain. Depuis plusieurs années, il a choisi de vivre sa vie intensément. "Je suis un peu à fond et je bouge beaucoup. Je pratique beaucoup de snowboard, de randonnée de montagne. Je voyage beaucoup, je change de continent ou je vais dans d'autres pays bien plus loin", explique-t-il. Romain reprend même l'avion. "Seulement pour les longs trajets, si je peux éviter, j'évite", précise-t-il. 

Romain n'ira pas aux commémorations

Romain évoque aussi le procès du crash, et l'injustice ressentie face à l'absence de condamnation. Aujourd'hui, 30 ans après, Romain pense à toutes les victimes de la catastrophe. Mais cette année, il n'ira pas aux commémorations. "Ça fera toujours partie de ma vie. Mais effectivement, il y a d'autres choses maintenant et je n'ai pas envie de prendre le temps pour ça, malheureusement. Mais je serai de tout cœur avec eux",