2.500 Polynésiens manifestent contre la réforme de leur retraite

La manifestation a eu lieu à Papeete. Photo d'illustration.
La manifestation a eu lieu à Papeete. Photo d'illustration. © GREGORY BOISSY / AFP
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avec AFP
Environ 2.500 Polynésiens protestent contre le recul de l'âge légal de départ à la retraite. La mobilisation devrait se durcir dans les jours à venir.

Deux mille cinq cents Polynésiens, selon la police, ont défilé mardi à Papeete pour protester contre la réforme de la retraite en Polynésie française. L'intersyndicale qui appelait à une grève générale illimitée - et revendique 6.000 manifestants - a annoncé un "durcissement" de son mouvement après la mobilisation de la journée. Les organisations syndicales s'opposent à la réforme de la Protection Sociale Généralisée (PSG) locale engagée par le gouvernement et particulièrement au volet concernant les retraites.

L'économie de Tahiti paralysée ? Les secrétaires généraux des syndicats impliqués ont annoncé des piquets de grève aux entrées Ouest et Est de Papeete jeudi. Mahinui Temarii, un syndicaliste influent du port de Papeete, a indiqué que les dockers allaient cesser le travail à partir de mercredi soir, paralysant ainsi l'économie de Tahiti, une île très dépendante des importations. Les syndicats ont aussi annoncé d'autres blocages, à l'aéroport et dans les hôtels. Ils ont déjà montré à plusieurs reprises qu'ils pouvaient peser sur le tourisme, premier secteur économique local, voire paralyser le trafic aérien.

"Vote sanction contre le gouvernement". Les grévistes protestent contre la réforme de la retraite, qui doit être votée jeudi à l'assemblée de la Polynésie française. Cette réforme prévoit notamment de repousser à 62 ans l'âge de départ à la retraite, contre 60 ans aujourd'hui. "Mathématiquement, il est prouvé que dans deux ans, maximum trois ans, nous aurons épuisé toutes les réserves de nos retraites", a déclaré sur TNTV le président de la Polynésie française Edouard Fritch pour justifier l'urgence de cette réforme. La grève a pris un tour politique : l'un des principaux leaders syndicaux, Angelo Frébault, a appelé à "un vote sanction contre le gouvernement", à moins de deux mois des élections territoriales, prévues le 22 avril dans cette collectivité d'outre-mer.