Cent quarante-sept femmes ont été mises à l'abri en 2018 pour "risque élevé" de féminicide

Des manifestants à Paris réclament la fin des féminicides en juin 2019
Des manifestants à Paris réclament la fin des féminicides en juin 2019. © Martin BUREAU / AFP
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Europe1.fr avec AFP
La Fédération nationale Solidarité femmes a présenté mercredi son bilan annuel sur les violences faites aux femmes. Cent quarante-sept victimes ont dû être protégées et "mises à l'abri" en 2018, car elles étaient en danger de mort. Logées en hébergement d'urgence, elles ont été "éloignées géographiquement" de leur conjoint violent. 

Cent quarante-sept victimes de violences ont été "mises à l'abri" l'an dernier dans un hébergement d'urgence, car elles présentaient un très grave danger d'être tuées par leur conjoint, a indiqué la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF) dans un bilan communiqué mercredi.

Ces femmes ont été "éloignées géographiquement" et relogées dans un autre département en compagnie de 236 enfants. Elles représentent les cas les plus graves et les plus urgents pris en charge par la FNSF, qui gère le numéro d'appel 3919. 

5.000 femmes et enfants pris en charge

"Chaque année, nous hébergeons environ 5.000 femmes et enfants dans notre réseau, mais toutes ne courent pas un risque élevé d'être tuées, heureusement", a précisé à l'AFP Françoise Brié, la directrice générale de la FNSF. Dans tous les cas de violences, il faut proposer une aide pour que "les situations de grave danger n'arrivent pas", souligne-t-elle. Et dans les cas les plus inquiétants, "on a des protocoles de gestion des risques, on ne donne pas les adresses où les femmes sont hébergées, et elles doivent changer de téléphone, au cas où l'homme aurait mis un logiciel espion sur leur téléphone", détaille Françoise Brié.

Sur les 147 femmes considérées comme présentant un "risque élevé" d'être tuées, près de 80% avaient été menacées de mort et 94% avaient déclaré des "violences physiques graves", dont 22% des tentatives de meurtre, selon le bilan de la FNSF. Dans 20% des cas, les agresseurs avaient déjà été condamnés pour violences conjugales.

"La plupart d'entre eux ne respectent pas les mesures d'éloignement ou les interdictions de contact", indique la fédération. Le gouvernement doit présenter le 25 novembre prochain les conclusions très attendues du "Grenelle" qu'il a lancé début septembre pour lutter contre les violences conjugales et les féminicides. En 2018, 121 femmes ont été tuées lors de violences conjugales, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.