Une opération de grande ampleur pour mesurer le niveau des mers en France

 Des experts ont été déployés dans 44 ports de métropole et d’outre-mer pour vérifier le niveau des eaux.
Des experts ont été déployés dans 44 ports de métropole et d’outre-mer pour vérifier le niveau des eaux. © Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Salomé Legrand et R.Da. avec AFP , modifié à
Plusieurs dizaines d'experts sont déployés samedi sur tout le littoral français pour mener une opération précise de calcul de la hausse des niveaux marins.

Une opération de calcul de la montée des eaux, inédite par son ampleur, est conduite ce samedi sur l’ensemble du littoral français. Pour la première fois, 70 géomètres experts sont déployés pour mesurer en même temps le niveau des océans. 

Les marégraphes. Ces experts ont été déployés dans 44 ports de métropole et d’outre-mer. Depuis 3h31 exactement, ils font tourner leur GPS pour mettre à jour la localisation des marégraphes, de gros radars qui scrutent quotidiennement le niveau de l’eau mais qui n’ont jamais été remis à jour tous en même temps. Hervé Kibler, géographe, travaille au Conquet dans le Finistère, où il mesure de nombreux points dans le port, mais surveille également les bâtiments à l’extérieur.

Affaissement des digues. "La question, c’est de savoir si c’est le niveau des eaux qui monte, où si ce ne sont pas les marégraphes qui s’affaissent sur leur digue, ce qui induit des erreurs dans le calcul de la montée des eaux. […] On parle de millimètres, ça ne se voit pas à l’œil nu", explique à Europe 1 Hervé Kibler.

Déterminer l'ampleur de la hausse. Avec les données collectées, les géomètres vont mettre en place un système altimétrique qui leur permettra de comparer les mesures des marégraphes avec les mesures précédentes, de manière à savoir très précisément si le réchauffement climatique et la fonte des glaces ont un impact sur le niveau de la mer

Les montée des eaux dans le monde : les îles Salomon premières touchées

Cinq îles des Salomon, dans le Pacifique, ont disparu en raison de la montée des eaux et de l'érosion côtière, selon une étude scientifique australienne publiée samedi, et six autres sont fortement touchées. Les cinq îles qui ont totalement disparu étaient des îles non habitées mais porteuses de végétation, d'une superficie allant jusqu'à cinq hectares et que les pêcheurs utilisaient parfois comme escale. "Il ne s'agit pas seulement de petits îlots sablonneux", a expliqué l'un des scientifiques auteurs de l'étude, Simon Albert.

Sur les six autres îles touchées, l'érosion de la côté a précipité une dizaine de maisons dans la mer depuis cinq ans, et obligé deux villages à se relocaliser plus à l'intérieur. Les îles Salomon sont particulièrement menacées à la fois par la montée des eaux qui est près de trois fois plus importante dans ce secteur que dans la moyenne mondiale et par des vagues particulièrement violentes qui érodent les côtes.