Parmi les animaux vivants, l'éponge de mer est notre plus ancien ancêtre

eponge de mer 1280
"Connaître l'ordre d'apparition" des espèces est très important pour comprendre l'évolution humaine, a expliqué un des auteurs de l'étude. Image d'illustration. © TARIK TINAZAY / AFP
  • Copié
avec AFP
C'est en utilisant une technique relativement nouvelle, la phylogénomique, que des chercheurs sont parvenus à ce résultat. 

Les éponges de mer sont bien la plus ancienne lignée de tous les animaux vivant sur la planète, ont conclu des chercheurs dans une étude publiée jeudi dans la revue scientifique américaine Current Biology. Ce résultat met fin à l'un des débats scientifiques les plus passionnés d'aujourd'hui.

Les éponges, plus vieilles que les cténophores. De récentes analyses génomiques avaient menées à plusieurs conclusions laissant les scientifiques perplexes et incapables de trancher la question de savoir qui, des éponges ou des cténophores, des organismes marins carnivores transparents plus complexes morphologiquement, étaient le plus ancien de nos ancêtres, expliquent ces chercheurs dont les travaux sont publiés. Mais une nouvelle étude menée par le professeur David Pisani de la faculté des sciences biologiques et de la Terre de l'Université de Bristol au Royaume-Uni a pu déterminer avec un bon degré de certitude que les éponges étaient bien le plus ancien animal vivant.

Les scientifiques ont recouru à des techniques statistiques de pointe (Posterior Predictive Analyses) pour tester la validité des modèles sur l'évolution des organismes couramment utilisés en phylogénétique pour étudier l'évolution des premiers animaux. Ils ont constaté que les meilleurs modèles favorisaient les éponges pour être à la base de l'arbre généalogique de tous les animaux de la Terre.

"Fondamental pour comprendre notre propre évolution". "En fait, les hypothèses sur le fait de savoir laquelle de ces deux espèces est apparue la première suggèrent des évolutions complètement différentes des organes clé des animaux comme les systèmes nerveux et digestif", explique le professeur Pisani. "De ce fait, connaître l'ordre d'apparition de ces deux espèces à la racine de l'arbre animal est fondamental pour comprendre notre propre évolution et les origines de caractéristiques importantes de l'anatomie animale", précise-t-il.

La phylogénomique, une technique nouvelle. La phylogénomique, qui consiste à utiliser des données génomiques en phylogénétique, est une science relativement nouvelle, pointent ces chercheurs. Des indications favorisant les cténophores comme plus ancienne lignée animale étaient apparues en 2008 dans la première analyse phylogénomique étendue sur les origines animales. "Nous avons désormais de meilleurs outils d'analyse et données ce qui fait que cette dernière étude remet sérieusement en question le statu quo sur cette question", résume le professeur Pisani.