Les services d'urgences de hôpitaux sont de plus en plus surchargées, une situation que déplorent les médecins (image d'illustration).   1:29
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Jihane Bergaoui édité par M.R. , modifié à
Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des Médecins Urgentistes de France, est scandalisé par la situation actuelle des urgences des hôpitaux.
TÉMOIGNAGE

Depuis quelques semaines, les urgences des hôpitaux font face à un afflux de patients. Et depuis le début du mois, le "Plan Hôpital en Tension" a été activé dans 97 établissements. Il permet de libérer des lits en reportant des opérations non-urgentes.

Des morts aux urgences. Faute de places, beaucoup de patients passent des heures, voire des nuits entières, sur des brancards dans des couloirs. Et il y a parfois des drames. À Reims, mardi, une femme de 73 ans a succombé à un arrêt cardiaque après plus de 2h30 d'attente. Une situation intenable pour Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des Médecins Urgentistes de France, invité dimanche main sur Europe 1.

Une surmortalité de 9% pour les patients dans les couloirs. "Quand on manque de lits, les personnes restent aux urgences dans les couloirs sur des brancards alors qu'elles devraient être hospitalisés. Or, aujourd'hui, nous avons des données qui montrent que quand un patient reste sur un brancard,  qu'il n'est pas dans un lit alors qu'on a prescrit une hospitalisation dans l'heure ou l'heure et demie qui suit, il y a une surmortalité, toutes maladies confondues, de 9% et pour les patients les plus graves, de 30%. C'est grave, c'est très grave !"

"Il faut arrêter cette politique de massacre de l'hôpital public". "Ce qui ne va pas du tout aujourd'hui, c'est que le système de santé n'est pas capable de répondre [aux besoins] et des gens meurent sur des brancards. On ne peut plus demander à l'hôpital de faire des économies. Si on poursuit la politique d'étranglement financier de l'hôpital, nous aurons des morts supplémentaires. Donc il faut arrêter cette politique de massacre de l'hôpital public."

"Un sujet majeur", selon Gérard Larcher. Interrogé à ce sujet dans Le Grand rendez-vous d'Europe 1 dimanche, Gérard Larcher, le président LR du Sénat a estimé que "La question des aînés est un marqueur de la société" et que la situation des urgences est "un sujet majeur. C'est l'ensemble de la politique de la santé territoriale qui est à revoir".