Un ou deux jours par mois, volontariat, zones répertoriées... Les médecins généralistes à la rescousse des déserts médicaux
Depuis ce lundi, une nouvelle mesure du gouvernement Bayrou est effective et permet de pallier l'absence de médecins dans les déserts médicaux. Des médecins généralistes, sur la base du volontariat, peuvent désormais proposer leurs services un ou deux jours par mois.
C'était l'une des mesures du précédent gouvernement pour pallier l'absence de médecins en zone rurale : dépêcher des médecines généralistes mais sur une très courte durée. Un ou deux jours par mois, sur la base du volontariat, 151 zones prioritaires répertoriées... Le dispositif est réellement enclenché depuis lundi. Il n'y a pas, pour le moment, de chiffre exact sur le nombre de candidats, mais un indice. En Nouvelle-Aquitaine par exemple, 270 médecins se sont portés volontaires.
"Quelle suite je vais pouvoir donner à la personne ?"
Un jour par mois, Marie Bonneau, médecin généraliste à La Rochelle, ira exercer à 120 km dans un autre cabinet. Pas question d'abandonner ses 1.000 patients qu'elle laisse entre les mains d'une remplaçante. Prête pour ce renfort, elle se demande si elle va pouvoir délivrer des soins de qualité, adaptés aux besoins des malades qui n'ont pas vu de médecin depuis longtemps.
"Pour les consultations ponctuelles, ça ne pose pas de soucis, mais quand on découvre des choses qui appellent à d'autres soins, par exemple lorsque je découvre que le cœur ne bat pas de façon régulière. Je dois organiser une prise de sang, lui faire rencontrer un cardiologue. Je vais, moi, recevoir les résultats de prise de sang, mais dans mon cabinet à la Rochelle. Quelle suite je vais pouvoir donner à la personne ?"
La continuité des soins, faille de la mesure ?
La continuité des soins, justement, sera tout l'enjeu de cette mesure. "J'ai besoin d'un assistant médical qui fera le lien avec les patients. Là, on parachute des médecins loin de leurs habitudes, ils ne connaissent pas le moyen de prendre un rendez-vous avec tel autre spécialiste, d'organiser en urgence tel examen complémentaire. Il va falloir quelqu'un qui leur apporte cette connaissance du territoire", explique le médecin.
Ce coordinateur sait ce qu'il manque aux médecins pour faire sa première mission, elle espère que l'Agence régionale de santé (ARS) donnera son accord pour un recrutement qui lui permettra de se consacrer pleinement à ses futurs patients.