Jean-Paul Hamon est président de la Fédération des médecins de France. 2:35
  • Copié
Antoine Terrel
Alors que la mise en place de la plateforme "Contact Covid" divise les médecins, dont certains s'inquiètent de risques pour le secret médical, Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, défend l'efficacité de l'Assurance maladie et son respect du secret professionnel. 
INTERVIEW

À quelques jours du déconfinement, la question agite les professionnels de santé. Alors que la mise en place de la plateforme numérique "Contact Covid" va permettre aux désormais fameuses "brigades sanitaires" de collecter les données sur les patients  dits "Covid+" et sur leur entourage, transmises par les médecins généralistes, certains s'inquiètent notamment du respect de la confidentialité de ces données. Le "contact tracing", voulu par le gouvernement, "suscite des inquiétudes et des débats" chez les médecins eux-mêmes, a ainsi souligné le président du syndicat de généralistes MG France, Jacques Battistoni.

Invité jeudi d'Europe 1, Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, s'agace quant à lui de cette polémique. "Jamais l'Assurance maladie n'a trahi le secret médical", assure-t-il. 

"J'ai toujours fait confiance à la Sécurité sociale

Jean-Paul Hamon rappelle tout d'abord que ces "brigades sanitaires" seront composées notamment de salariés de l'Assurance maladie. "Ce qui a été décidé avec la Sécurité sociale, c'est qu'un médecin traitant qui voit en consultation un patient positif Covid lui explique les symptômes qui doivent l'alerter sur une complication et lui demande l'autorisation de l'inscrire sur le site de la Sécurité sociale pour que le personnel du service médical, qui est soumis au secret professionnel, l'interroge sur ses cas contacts", explique-t-il. 

Or, "en 45 ans d'exercice, j'ai toujours fait confiance à la Sécurité sociale", martèle Jean-Paul Hamon, affirmant y déposer régulièrement des documents "autrement plus confidentiels qu'un Covid+, qui n'est pas une maladie honteuse". Et de conclure : "Quand je déclare un patient qui a un cancer ou une tuberculose, ce sont des données sensibles, et jamais l'Assurance maladie n'a trahi le secret médical".