Le mois de novembre est dédié à la sensibilisation des affections touchant les hommes, comme celles de la prostate et des testicules. 2:52
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Laetitia Drevet
Le mois de sensibilisation aux affections touchant les hommes, comme celles de la prostate ou des testicules, s'achève. A cette occasion, François Desgrandchamps, chef du service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, fait le point au micro d'Europe 1 sur des pathologies souvent méconnues. 

Après Octobre rose vient Movember. Contraction de "Mo", moustache en argot australien, et November, cet événement a pour but de sensibiliser les hommes aux affections qui leur sont propres, comme celles des testicules. A cette occasion, François Desgrandchamps, chef du service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, fait le point au micro d'Europe 1 sur différentes pathologies qui peuvent les affecter. Et qui gagneraient à être mieux connues pour être mieux soignées. 

La torsion 

La torsion se caractérise par un gonflement inhabituel et très douloureux. "Il s'agit d'une anomalie de fixation du testicule dans le scrotum", précise François Desgrandchamps. A l'intérieur des bourses, les testicules peuvent bouger un peu, mais ne sont pas censés tourner sur eux-mêmes. "S'il pivote, il va entrainer les artères qui le nourrissent. Celles-ci ne vont plus pouvoir faire circuler le sang, et l'homme peut alors faire un infarctus testiculaire." 

Quand cette torsion a lieu, il faut la redresser dans les 6 heures qui suivent. Cela peut se faire manuellement (toujours dans le même sens, en dévissant le droit et en vissant le gauche) ou grâce à une opération chirurgicale. Après ce délai, le testicule aura été trop longtemps privé de sang et devra être retiré pour ne pas s'atrophier. 

L'hydrocèle

De toutes les pathologies qui touchent les testicules, l'hydrocèle est la moins bien connue des médecins. Il s'agit d'un épanchement de liquide dans "la poche", autrement dit la bourse, qui entoure les testicules. "Il est normal d'avoir quelques gouttes de liquide, cela permet aux testicules d'être mobiles. Mais quand le liquide devient trop important, le scrotum gonfle", explique l'urologue. Les causes de cette affection sont encore inexpliquées. 

Le seul moyen de soigner l'hydrocèle est d'opérer. "Comme on ne sait pas comment empêcher le secrètement de liquide, il faut enlever la membrane qui en est à l'origine."

La douleur nerveuse

Jusqu'à 10% des hommes se plaignent de douleurs pelviennes, du gland ou des bourses, sans que leurs examens médicaux ne révèlent d'anomalie. Dans ce cas, le problème peut venir des nerfs, affirme François Desgrandchamps. "Cette situation n'est pas différente des douleurs dues au nerf sciatique. Quand les nerfs du testicule sont comprimés, cela peut donner des douleurs importantes, pluriquotidiennes, gênant parfois le travail en position assise." Pour en venir à bout, le mieux est de consulter un ostéopathe. "Ils font du très bon travail dans ce domaine", salue l'urologue. 

Le cancer

Le cancer du testicule touche environ 2.000 Français par an. Une maladie qui reste donc "assez rare", selon François Desgrandchamps, mais dont le nombre de cas a augmenté ces dernières années. "Ceci est dû aux perturbateurs endocriniens et à la consommation de cannabis. Fumer un joint par semaine multiplie par trois le risque de cancer", affirme-t-il. Cette pathologie se déclare généralement entre 18 et 20 ans ou autour de 60 ans. Il ne provoque en général aucune douleur. Le principal signal d'alerte est la présence d'un petit noyau sous la peau. D'où la nécessité de procéder à des palpations de manière régulière. "Pour ce faire, il faut avoir une main qui tient le testicule dans la bourse en le faisant jaillir au-dessus de deux doigts, et l’autre qui palpe."

En cas de doute, il faut consulter son médecin traitant, qui procèdera à une échographie pour déterminer s'il s'agit d'un kyste bénin ou d'une tumeur. "Quand il est détecté à temps, c'est un cancer qui se guérit très bien, dans 95% à 96% des cas." La plupart du temps, le traitement implique le retrait du testicule malade et la pose d'une prothèse en silicone. Dans la plupart des cas, cela n'affecte en rien la fertilité du patient.