Tardif, inapplicable, incohérent : le protocole anti-Covid accueilli froidement à Nice

Nice, Covid-19, coronavirus
A Nice, un nouveau protocole sanitaire entre en vigueur. © VALERY HACHE / AFP
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Frédéric Michel, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Limitation des rassemblements, fermeture anticipée des restaurants ou encore baisse de la jauge d'affluence pour les grands événements : vendredi, le préfet des Alpes-Maritimes a pris de nouvelles mesures drastiques pour lutter contre l'épidémie. Europe 1 s’est rendue auprès des Niçois qui dénoncent un défaut de cohérence en matière sanitaire. 
REPORTAGE

Nice va devoir vivre avec de nouvelles restrictions pour lutter contre la propagation du coronavirus. Le préfet des Alpes-Maritimes a annoncé une série de mesures, vendredi 18 septembre. Parmi les dispositions les plus marquantes figure l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans les parcs, les jardins et les plages de la ville.

Sur la grande plage de galets, en contrebas de la promenade des Anglais, peu de personnes portent le masque mais la distanciation sociale semble respectée : il n’y a aucun groupe de plus de dix personnes. Les étudiants sont tout de même venus profiter du soleil et de la mer. "Dix c’est quand même assez restreint", juge l’un d’eux. "Cela va être dur de contrôler tous les groupes. Si les plages sont interdites, ils trouveront un autre endroit pour [se réunir]."

Les restaurants dans la tourmente 

La préfecture a par ailleurs annoncé que les bars et restaurants devront fermer à minuit et demie. Les grands événements ne pourront pas accueillir plus de 1.000 personnes et une prise de température devra être assurée à l’entrée. Au micro d'Europe 1, Stéphane avoue ne pas comprendre : "Toutes ces mesures, il aurait fallu les prendre dès qu’on a été déconfiné. Là, c’est un peu tard. Et puis ça change toutes les semaines."

"La semaine dernière c’était 1h du matin, aujourd’hui c’est minuit trente, demain je ne sais pas... On dort avec une disposition, on se le lève avec une autre, on ne comprend rien. S’ils veulent une ville fantôme, c’est ce qu’ils vont avoir", soupire un restaurateur, inquiet de voir ses revenus amputés. Dénonçant le manque de cohérence du discours des autorités, il ajoute : "On peut faire autrement ! Faites-nous confiance et ne prenez pas de décisions qui nuisent à tout le monde !"

Si les patrons d’établissement sont résignés à "faire avec" le nouveau protocole sanitaire, beaucoup craignent que celui-ci reste en place un long moment. Les particuliers pâtissent également des mesures restrictives : la fête des voisins à Nice a été annulée.