En cas de gastro-entérite, le principal conseil est de s'hydrater. 2:57
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Antoine Terrel
Invité vendredi de "Sans Rendez-vous", sur Europe 1, le docteur Henri Partouche, médecin généraliste et professeur en infectiologie courante, est venu livrer ses conseils pour lutter efficacement contre la gastro-entérite, alors qu'une épidémie a frappé la France au mois de janvier. 

Avec son lot de nausées, de vomissements et de crampes abdominales, l'épidémie de gastro-entérite a une nouvelle fois frappé la France au mois de janvier. Si ses symptômes sont le plus souvent connus, les bonnes attitudes à adopter pour se soigner ou éviter de contaminer son entourage le sont moins. Invité vendredi de Sans rendez-vous, le docteur Henri Partouche, médecin généraliste et professeur en infectiologie courante, a livré quelques conseils pour mettre fin aux vomissements, en insistant sur l'importance de la réhydratation. 

Une maladie dangereuse chez les jeunes enfants et les personnes âgées 

Il existe plusieurs virus de la gastro-entérite, parmi lesquels on retrouve principalement le norovirus, qui touche les adultes, et le rotavirus qui concerne "dans 50% des cas" des enfant", explique Henri Partouche. Si elle reste moins contagieuse que la grippe, cette maladie peut néanmoins se transmettre par les mains, "mais aussi par les gouttelettes salivaires". Par ailleurs, le virus peut résister plusieurs jours en restant dans l'environnement sur des surfaces aussi variées que les poignées de portes ou les eaux usées : "jusqu'à 60 jours dans l'eau à 20 degrés", précise l'invité d'Europe 1. Pour éviter d'être contaminé, ce dernier invite donc à "se laver les mains et utiliser des solutions hydroalcooliques". 

Si la gastro-entérite se soigne facilement chez l'adulte, elle peut en revanche être beaucoup plus dangereuse chez certains publics à risques comme les enfants, "beaucoup plus [sujets à la] déshydratation", ou les personnes âgées. Concernant les enfants, "on déplore environ 15.00 hospitalisation et jusqu'à 15 décès par an liés au rotavirus", rappelle Henri Partouche. 

Quels sont les symptômes ? 

La plupart des symptômes de la gastro-entérite sont connus : "violentes douleurs abdominales, vomissements, syndrome grippal, de la fièvre", énumère le docteur Henri Partouche, ainsi qu'une diarrhée aiguë, "soit trois selles liquides et molles par jour". Si la gastro peut parfois être confondue avec une indigestion, cette dernière n'occasionne pas de fièvre, ni de courbatures. 

Si vous pensez être guéri, restez vigilants et faites attention à ne pas contaminer votre entourage. Car, comme le rappelle Henri Partouche, "pour le norovirus, on reste contagieux au moins huit jours après la fin des symptômes". 

Comment la soigner ? 

Le docteur Henri Partouche l'assure : "Le mot clé, c'est 'réhydratation'". Ainsi, pour lutter contre les vomissements, le médecin invite ses patients à se réhydrater progressivement "avec des toutes petites quantités de solution de réhydratation orale, qui contiennent des électrolytes". En revanche, il déconseille fortement la prise d'antivomitifs, "des médicaments dérivés des neuroleptiques dont les effets indésirables, notamment cardiaques, peuvent être graves". Cette réhydratation peut s'accompagner de petits gâteaux salés, ou d'autres aliments contenant des protéines. 

Pour les personnes âgées, s'il devient impossible de les réhydrater de façon orale, Henri Partouche conseille "des perfusions sous cutané", voire l'hospitalisation, en raison des risques importants qu'entraîne la gastro-entérite pour ces patients. Enfin, pour les tout-petits, deux vaccins existent actuellement contre le rotavirus, le Rotarix et le Rotateq. S'ils ne sont pas recommandés au calendrier vaccinal, ils peuvent néanmoins être administrés à partir de 6 semaines jusqu'à 32 semaines. Cependant, précise Henri Partouche, ce vaccin "demande une surveillance dans le mois qui suit en raison d'un effet indésirable grave mais rare : l'invagination de l'intestin". Les signes de cet effet chez l'enfant sont des douleurs abdominales, des cris inhabituels, une perte d'appétit, etc.

Au niveau de l'alimentation, plutôt que des aliments chauds, qui peuvent favoriser les nausées, Henri Partouche conseille surtout de "donner des choses que le patient aime", et froides.