laboratoire 1:26
  • Copié
Yasmina Kattou
Dans sa campagne pour les économies d'énergie, le gouvernement a réclamé près de 250 millions d'euros d'économies aux laboratoires d'analyse. Une demande inacceptable pour les représentants du secteur, qui seront reçus ce lundi soir par le directeur de l'assurance maladie. L'exécutif, lui, reste inflexible et estime qu'ils ont largement profité de la crise sanitaire.

L'heure est aux économies un peu partout et les laboratoires d'analyses médicales n'échappent pas à la règle. Alors qu'ils ont largement profité de la crise sanitaire selon l'exécutif, celui-ci leur réclame près de 250 millions d'euros d'économies. Selon le gouvernement, les marges des laboratoires ont copieusement augmenté, passant de 18 à 26% grâce aux tests de dépistage au Covid. Mais ces bénéfices ne prennent pas en compte les investissements, notamment pour répondre à la forte demande pendant la crise, explique Alain Le Meur, président de l'Alliance pour la biologie médicale.

Risque de fermeture des laboratoires dans les déserts médicaux

"On investit à peu près 10% de notre chiffre d'affaires. D'ailleurs on l'a démontré durant la crise du Covid : il a fallu acheter des machines, employer beaucoup plus de personnes performantes. Il a fallu les former. Donc il nous faut énormément d'investissements", détaille le professionnel. Face à la demande du gouvernement, jugée inacceptable, les laboratoires d'analyses menacent de faire grève.

S'ils acceptent de rétrocéder les profits gagnés grâce aux actes Covid pour 2023, mais refusent une baisse des tarifs sur tous les examens de façon pérenne. "Si on baisse de 250 millions d'euros les tarifs, ça diviserait par six le résultat net de nos entreprises et on sera obligé de fermer des sites de laboratoires et souvent dans des zones désertiques au niveau de l'offre de santé publique", alerte Alain Le Meur.

Si les discussions avec l'assurance maladie n'aboutissent pas, les 4.000 laboratoires privés en France fermeront à partir du 14 novembre.