Selon Patrick Skehan, il n’y aurait en France qu’un psychologue pour 30.000 étudiants. 2:07
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Antoine Cuny-Le Callet
Le mal-être étudiant s'est fait particulièrement visible en cette période d'épidémie de Covid-19. Des initiatives se mettent en place pour leur venir en aide et notamment leur offrir la possibilité de parler de leur souffrance. Pourtant, les services d'aides psychologiques destinés aux étudiants étaient déjà surchargés avant la crise, explique au micro d'Europe 1 le responsable d'une plateforme d'écoute. 
INTERVIEW

Avec la crise sanitaire du Covid-19, la plupart des étudiants sont privés de cours en présentiel et de petits boulots. Ils doivent faire face à l'isolement et à une précarisation accrue depuis quelques mois. Des associations alertent sur leur santé psychologique. Invité d’Europe 1 dimanche, Patrick Skehan, délégué général de Nightline France qui propose une ligne d’écoute à destination des étudiants, a affirmé que ce problème a été délaissé avant même l’éclatement de la pandémie : "Ça existait avant et ça va continuer à exister après."

 

"On parle beaucoup de la crise de la santé mentale étudiante maintenant mais c’est parce que la crise sanitaire l’a rendue visible", poursuit Patrick Skehan. Il explique que la plateforme Nightline, basée à Saclay au sud de Paris, a été lancée il y a déjà quatre ans et qu’elle a déjà enregistré une augmentation significative des appels des étudiants.

Des professionnels "complètement démunis"

Dans le contexte de l’épidémie de coronavirus, cette plateforme d’écoute pour les personnes en détresse est nécessaire et leur apporte une aide précieuse. Pourtant, son délégué général s’inquiète de trouver des relais parmi les professionnels : "Qu’est-ce qu’on fait avec les étudiants qui ont besoin de plus qu’une écoute", interroge-t-il. "Souvent on a besoin d’orienter les étudiants vers les services professionnels parce qu’ils en ont besoin, sauf que ces services professionnels en France sont extrêmement sous dotés."

 

Patrick Skehan avance qu’il n’y aurait en France qu’un psychologue pour 30.000 étudiants quand les recommandations internationales conseillent de disposer d’un psychologue pour 1.500 étudiants. "La crise sanitaire arrive, les étudiants prennent une claque et ces services qui étaient déjà débordés avant se retrouvent complètement démunis face à la vague d’étudiants qui arrivent pour consulter", résume-t-il.