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Manon Fossat , modifié à
La reprise épidémique se confirme en France et commence à se ressentir à l'hôpital. Ce mercredi, Gabriel Attal a annoncé le retour du masque à l'école dans 39 départements supplémentaires dès lundi. Dans Europe Midi, l'épidémiologiste Didier Pittet est revenu sur la situation sanitaire et a estimé que le vaccin reste l'outil principal de lutte contre le coronavirus.
DÉCRYPTAGE

Après plusieurs semaines de ralentissement, le nombre de contaminations au Covid-19 repart à la hausse en France, confirme Santé publique France. Le taux d'incidence a augmenté sur l'ensemble du territoire et les hospitalisations repartent à la hausse. Alors que le seuil des 50 cas pour 100.000 habitants a été dépassé dans plusieurs départements de l'Hexagone, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé ce mercredi le retour du masque obligatoire à l'école primaire dans 39 départements supplémentaires dès lundi. Invité d'Europe Midi mercredi, le chef du service de contrôle des infections des hôpitaux universitaires de Genève a assuré que cette mesure n'était pas l'élément principal de lutte contre le coronavirus. 

Comment agit la couverture vaccinale

"Soyons très clairs, on a une reprise de l'épidémie en Europe qui varie d'un pays à l'autre et qui est particulièrement importante au Royaume-Uni. Elle est globalement compréhensible parce que nous vivons les premiers froids, donc le retour des virus respiratoires. On sait que le risque de transmission est augmenté d'environ 30% pendant ces périodes, y compris pour le Covid. Donc tout ceci était un peu attendu mais au fond, tout dépend de la couverture vaccinale", a-t-il affirmé. 

Pour l'épidémiologiste, plus la couverture vaccinale est optimale, moins le virus se transmet. "La France, l'Espagne et le Portugal en sont les meilleurs exemples alors que l'on observe pas mal de problèmes en Belgique, en Hollande ou encore en Europe de l'Est, avec seulement 30 à 40% de la population vaccinée", a-t-il poursuivi. Face à cette reprise épidémique, la vaccination reste donc la solution, avec le respect des gestes barrières. "Même si l'on est vacciné, il faut continuer à bien les pratiquer et à respecter les consignes telles que le pass sanitaire."

La vaccination des enfants, pas une priorité

Rien d'étonnant donc à cette reprise épidémique selon Didier Pittet, d'autant que le variant Delta se propage beaucoup plus rapidement et beaucoup plus facilement. "Nous savions que nous allions être exposés à une circulation accélérée du virus. Et le variant Delta Plus, qui a subi deux ou trois mutations, est encore un petit plus transmissible. Donc on se retrouve devant une situation qu'on a déjà connue, mais avec un outil tellement efficace et finalement principal : le vaccin." 

L'épidémiologiste a par ailleurs estimé que la vaccination des 5-11 ans en France, comme c'est déjà le cas aux États-Unis, n'est pas la priorité. "Aux États-Unis on a une proportion d'enfants de 5 à 11 ans en beaucoup moins bonne santé que chez nous, avec des patients obèses ou diabétiques qui courent un certain risque face à la maladie. Mais je dirais que ce n'est pas l'élément principal de la lutte contre la pandémie. La vaccination est certes l'élément principal, mais la vaccination des adultes et évidemment des jeunes, est beaucoup plus importante que celle des enfants", a assuré le professeur.

Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 76% de la population totale a reçu au moins une injection et 74,3% possède un schéma vaccinal complet. Selon les derniers chiffres publiés lundi par les autorités sanitaires, 88% de la population majeure a un schéma vaccinal complet.