Covid-19 : se dirige-t-on vers une vaccination des 5-11 ans en France ?

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Les États-Unis s'apprêtent à autoriser la vaccination des 5-11 ans. © TOLGA AKMEN / AFP
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Afsané Sabouhi, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Alors que les États-Unis s'apprêtent à donner leur feu vert à la vaccination des 5-11 ans contre le coronavirus, la France va-t-elle lui emboîter le pas alors que l'on observe un regain de cas quotidiens ? Pour l'épidémiologiste Philippe Amouyel, la situation épidémiologique des deux pays n'est pas comparable.
DÉCRYPTAGE

La France s'apprête-t-elle à suivre la même voie que les États-Unis ? Sauf coup de théâtre, la vaccination contre le Covid-19 des enfants âgés de 5 à 11 ans devrait être recommandée par les autorités sanitaires américaines dès la semaine prochaine. Une décision qui entraînerait la vaccination de 28 millions d'Américains. Pour autant, les petits Français sont encore loin de voir le bout d'une aiguille : bien que le pays soit repassé au-dessus de la barre des 5.000 cas quotidiens lundi, la situation outre-Atlantique n'a rien à voir avec la nôtre.

Une balance bénéfice-risque différente

Et pour cause, l'incidence chez l'oncle Sam frise les 200 cas pour 100.000 habitants, alors qu'il est de 55 pour 100.000 dans l'Hexagone. Le virus circule donc encore beaucoup, notamment dans les écoles, ce qui explique la hâte des États-Unis à vacciner les plus jeunes. en France, la balance bénéfice-risque dans cette tranche d’âge n’est pas la même. "Aux États-Unis, c'est l'augmentation massive de l'obésité qui favorise les formes graves", explique au micro d'Europe 1 Philippe Amouyel, épidémiologiste au CHU de Lille. "Le degré est moindre en France donc pour prendre la décision, il faudra adapter la balance bénéfice-risque à la situation française."

La campagne qui s'apprête à démarrer aux États-Unis va donc être une démonstration à grande échelle de la vaccination des enfants contre le Covid. Et l'avantage pour nous, c'est qu'elle va fournir un très grand nombre de données sur lesquelles s’appuyer pour décider de vacciner les enfants si jamais l’épidémie flambe à nouveau cet hiver.