Corse plage bar 2:30
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Océane Théard, édité par Manon Bernard , modifié à
En Haute-Corse, des mesures de restrictions localisées ont été prises par les autorités. Les bars et les restaurants respectent une jauge de 50% et ferment désormais à 23 heures. Les bals et feux d’artifices ont également été interdits mercredi soir. Des décisions nécessaires selon la directrice de l’ARS Corse, Marie-Hélène Lecenne, sur Europe 1 jeudi matin.  
REPORTAGE

"Une véritable flambée des cas" de coronavirus. La situation dans la région de la Haute-Corse, très touristiques est de plus en plus préoccupante. Selon Marie-Hélène Lecenne, la directrice de l’ARS Corse, en direct sur Europe 1 jeudi matin, entre "80 et 100 cas par jour se déclarent". Le taux d'incidence est désormais de 380 pour 100.000 personnes soit plus de sept fois le seuil d'alerte.

Une réaction était nécessaire. Les autorités ont ainsi interdit les feux d'artifices et les bals organisées à l'occasion de la fête nationale. Autres restrictions imposées depuis mercredi : une jauge à 50% à l'intérieur et à l'extérieur des bars et restaurants, et une fermeture obligatoire à 23 heures. "Ça nous a semblé être une mesure d'urgence, compte tenu du contexte. En ayant des mesures très micro territorialisé sur la Balagne, on essaye de limiter aussi les chaînes de diffusion sur le reste de l'île", avance Marie-Hélène Lecenne sur Europe 1.

"C’est une bonne chose de siffler la fin de la récréation !"

Pour les restaurateurs de Balagne et de Saint-Florent, il y comme un désagréable goût de déjà-vu. En pleine saison touristique, Franck Giovansily gérant du restaurant la Candela à Calvi redoute de perdre plus de la moitié de sa clientèle. "Les gens préfèrent aller dans des endroits où ils vont pouvoir traîner un peu plus longtemps le soir. Si j’étais touriste, j’irais plutôt dans le sud de la Corse sachant que les mesures sont moins restrictives", confie-t-il, dépité. La répercussion sur son chiffre d’affaires risque d’être lourde, Franck Giovansily envisage même des jours de fermeture.

Pourtant, il y a quelques semaines encore, la Corse était présentée comme le bon élève de la vaccination. Un revirement de situation brutal, dû à un relâchement trop rapide de la population. "C’est la fin de l’année scolaire, le début des vacances, la plage, les rassemblements sur la plage, ça ne pouvait pas durer et c’était un très mauvais signal pour l’été…", constate Bruno Manzi, président de l'Ordre des médecins de Haute Corse. Et d’ajouter : "c’est une bonne chose de siffler la fin de la récréation !"

Des clusters localisés

Et d’après la directrice de l’ARS de Corse, les profils correspondent aux constats de ce médecin. Les adultes infectés sont âgés de 20 à 35 ans, confie Marie-Hélène Lecenne. Mais ils "respectent l’isolement", assure-t-elle. "Nous veillons à ce qu'il y ait vraiment une précaution très importante et une absence de contact avec toute personne fragile. Nous avons encore des personnes vulnérables non vaccinées", poursuit Marie-Hélène Lecenne.

Bruno Manzi se veut également rassurant : il s'agit de clusters localisés en Haute-Corse. Loin de la menace d'une quatrième vague de contamination sur l'île de Beauté cet été.