En Lozère, où le Covid-19 a peu circulé, un maire demande un déconfinement sur-mesure
Son département étant très peu touché par le coronavirus, le maire de Mande, en Lozère, demande la réouverture des restaurants dès le 11 mai. L'occasion, selon lui, de "tester un dispositif qui pourrait éventuellement, après un temps de mise à l’essai, servir pour d’autres territoires".
C'est l'un des départements les moins touchés par le coronavirus, en vert sur la carte du déconfinement présentée par le gouvernement vendredi. En Lozère, seule une personne a succombé à l'épidémie, deux sont toujours hospitalisées et 15 sont guéries. Sur la base de ce constat encourageant, Laurent Suau, le maire de Mende, chef-lieu de ce département de 75.000 habitants, a demandé à l'Etat, via la préfète, un déconfinement sur-mesure . L'édile espère obtenir l'autorisation de mener cette "expérimentation" et de rouvrir les lieux de cultes ainsi que les restaurants, afin de sauver nombre d'entre eux qui se trouvent dans des zones isolées.
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"Le virus a très peu circulé sur notre territoire. Il faut donc, à tout prix, permettre à l'économie de repartir", explique-t-il au micro d'Europe 1. Et s'il est permis aux restaurants de rouvrir leurs portes, ce sera dans un cadre sanitaire strict, assure-t-il. "Par exemple, pas plus de deux par table, aucune réservation pour des groupes, des menus que les gens pourront éventuellement garder et emporter après. Bien sûr du gel, des masques pour les employés."
Plus qu'un cas particulier, Laurent Suau y voit l'occasion de "tester un dispositif qui pourrait éventuellement, après un temps de mise à l’essai, servir pour d’autres territoires comme le nôtre".
"Si les restaurants n'ouvrent qu'en juillet, 15% mettront la clé sous la porte"
Ces territoires ruraux sont, en effet, peu touchés par l'épidémie mais durement frappés par l'arrêt de l'activité, touristique notamment. Pour André Corrigés, président de la confédération des petites et moyennes entreprises (cpme) de Lozère, il est donc urgent d'ouvrir pour sauver la saison.
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"Nous avons une partie du département qui est touristique. Les gorges du Tarn, l'Aubrac, c'est très saisonnier. Et ils se font beaucoup de soucis", déclare-t-il. Selon lui, reculer la date du 11 mai pour l'ouverture des restaurants pourrait avoir de lourdes conséquences. "On ne peut pas rouvrir un restaurant en deux jours. Il faut rentrer à nouveau de la marchandise, tout nettoyer tout désinfecter, il y a beaucoup de travail à faire..." Selon lui, si les restaurants n'ouvrent qu'en juillet par exemple, près de 15% d'entre eux mettront la clé sous la porte.