Le protocole sanitaire pour la rentrée ne serait pas suffisant pour les syndicats. 3:30
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Virginie Riva, édité par Manon Bernard , modifié à
Le ministère de l’Education nationale a rencontré mercredi les syndicats pour évoquer les mesures anti-Covid mises en place à la rentrée dans les écoles, collèges et lycées. Pas suffisant pour certains, essentiel pour d’autres. Le président de l’Apel Gilles Demarquet et le professeur au CHU de Lille Philippe Amouyel étaient invités sur Europe 1 pour en débattre. 
DÉCRYPTAGE

Les professeurs ne seront pas dans les salles de classe avant le 1er septembre prochain, mais les syndicats étaient mercredi matin avec le ministère de l’Education nationale en visioconférence. Rentrée en présentiel, aération renforcée et fermeture des classes dès le premier cas de Covid dans les écoles primaires, Jean-Michel Blanquer a annoncé dimanche que le niveau 2 du protocole serait activé mercredi prochain. Pour les syndicats, ce n’est pas assez, notamment pour la cantine où les mesures de distanciation ne sont pas renforcées.

Le vaccin obligatoire pour les professeurs ? "C’est une question de temps"

Mais le ministre de l’Education nationale a tranché : il s’en tiendra au niveau 2 du protocole sanitaire et privilégie ainsi l’enseignement en présentiel. Une priorité saluée par Gilles Demarquet, le président de l’Association de parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel). "L'un des objectifs est quand même de maintenir l'école ouverte. Ça reste pour nous une nécessité à la fois pour l'équilibre des jeunes et pour la continuité de l'apprentissage", défend-il au micro d’Europe 1.

De son côté, le professeur santé publique au CHU de Lille Philippe Amouyel, est dubitatif. "Ces mesures sont claires mais il va falloir voir maintenant comment elles sont appliquées", déclare-t-il sur Europe 1. "Le foyer de prolifération du virus va se retrouver chez les personnes les moins vaccinés, donc les moins de 12 ans qui n'ont pas encore accès aux vaccins. Toute la question va être : pourra-t-on appliquer correctement toutes les mesures barrières ?", interroge-t-il tout en prônant la vaccination obligatoire pour les professeurs et personnels scolaires. "C’est une question de temps", ajoute-t-il sur ce dernier point. 

La rentrée scolaire décalée dans les Antilles

L’idée du gouvernement est plutôt d’adapter le niveau du protocole en fonction de l'évolution de l'épidémie localement. Aux Antilles où l’épidémie atteint des sommets, le ministère a, par exemple, reporté la rentrée scolaire au 13 septembre. L’hypothèse est également étudiée pour la Guyane.

Autre point de tension : le port du masque en extérieur. Il n’est plus obligatoire dans les cours de récréation et cela inquiète les syndicats. Le ministère retorque que si localement le préfet l'exige de nouveau en extérieur pour toute la population, cette décision s'appliquera alors aux enfants.

Des centres de vaccination éphémère dans les écoles

En réalité, le gouvernement mise sur la vaccination. Pour l’instant, près de 40% des plus de 12 ans sont complètement vaccinés, selon le cabinet du ministre. L'objectif est fixé à 60%, le plus rapidement possible. Mais, à ce sujet, il reste de "pleins d’interrogations", pour Gilles Demarquet. "Certains ne peuvent pas être vaccinés car ils ont moins de 12 ans. Il peut aussi y avoir des parents qui pourraient avoir eu envie de faire vacciner leurs enfants, mais on connaît les délais : il faut quatre semaines entre deux injections plus sept jours pour que le schéma vaccinal soit complet", détaille-t-il.

Le gouvernement a toutefois assuré que des centres de vaccination éphémères seront déployés à côté des collèges et des lycées. Des opérations seront également organisées au sein même des établissements.

Enfin, les syndicats attendent encore des clarifications sur les capteurs CO2, pour purifier l'air dans les salles de classe. À ce stade, le ministère lance un état des lieux, pour identifier les communes qui ont besoin d'aide financière, sans préciser ni le calendrier ni le montant.