Le vélo, c'est bon pour la santé (et le moral !)

En France, le vélo est un marché qui se porte bien et dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros.
En France, le vélo est un marché qui se porte bien et dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros. © AFP
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Ophélie Gobinet , modifié à
Écolo, peu onéreux et pratique, le vélo est un moyen de déplacement de plus en plus plébiscité. 

Le vélo n’a jamais autant bien marché… roulé même. Avec plus de trois millions de deux-roues vendus en France en 2016, le vélo est un marché qui se porte bien et dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros, dopé par les ventes de vélos électriques. Écologique, peu onéreux, bon pour la forme et le moral, Europe 1 fait le point sur ses bienfaits.

L’émission Circuits Courts consacre jeudi 10 mai un numéro spécial "Tous à vélo !". Autour d’Anne Le Gall et Maxime Switek, Stein Van Oosteren, président de l’association FARàVélo, initiateur du "covélotaf" et Alexis Frémeaux, président de l’association Mieux se déplacer à bicyclette, débattront des bienfaits du vélo et des moyens de le promouvoir en France. L’émission est à suivre en direct ici.

Une pratique adaptée à tous ?

Simple d’utilisation et "s'adressant à tous sans distinction sociale et géographique", le vélo est un mode de déplacement "en phase avec son époque", ont affirmé plus de 200 parlementaires dans une tribune parue dans le JDD fin avril, appelant au développement de la petite reine en zones périurbaines et rurales. "C’est un moyen de déplacement adapté à 100% des personnes : enfant, adulte, senior", abonde pour Europe 1 Fabien Masson, président de l’association alsacienne CADR67, qui promeut l’utilisation du vélo. "Chaque vélo est adaptable à la personne et au besoin et il peut remplacer la voiture", précise-t-il, donnant l’exemple des vélos cargo qui permettent à la fois de transporter les enfants et les courses.

Qu’il soit pratiqué à titre sportif, en loisir ou comme moyen de déplacement, le vélo s’adresse à tous types de personnes. "C’est un sport porté, c’est-à-dire que la personne ne porte pas son poids, contrairement au footing", explique à 20 Minutes Jean-Jacques Menuet, médecin du sport. Les risques de traumatisme des chevilles, du dos ou des genoux y sont moins fréquents. Ainsi, un senior qui rencontre des difficultés pour marcher peut pratiquer le vélo : "les articulations des jambes et du bassin peuvent se mouvoir sans contraintes", ajoute Jean-Jacques Menuet.

Il n’existe a priori pas de contre-indications, sauf médicale, à la pratique du vélo. Toutefois, une personne de 40 qui souhaite se mettre au vélo devra voir son médecin traitant et, dans certains cas, un cardiologue. Tout pratiquant régulier de plus de 45 ans qui fait du deux-roues doit passer un test d’effort chaque année. Il est également recommandé d’avoir son téléphone portable sur soi, pour prévenir un proche en cas de besoin.

Des bienfaits multiples pour la santé

Pédaler régulièrement et à une allure modérée fait travailler l’endurance cardiaque. Une demi-heure de vélo par jour serait d'ailleurs bénéfique pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires, selon une étude publiée en 2011 par le British Medical Journal. Mais outre le cœur, le deux-roues permet également d’améliorer sa respiration et surtout, de lutter contre la sédentarité et le surpoids.

En pratiquant deux à trois fois par semaine, à raison de deux heures à chaque fois, une personne en surpoids ira puiser dans ses réserves de graisse, sans connaître les traumatismes de la course à pied. Utile pour faire baisser le taux de cholestérol, la pratique régulière du vélo se révèle également bénéfique pour les personnes diabétiques. Mais pratiquer le vélo permettrait aussi d’améliorer son immunité. Publiée début avril dans la revue Aging Cell et reprise par Le Monde, une étude britannique a démontré que des cyclistes de 75 ans avaient un profil immunitaire similaire à celui de personnes de 20 ans.

C’est bon pour le moral

Bon pour entretenir sa forme, le vélo est aussi bon pour le moral. Une étude de l’Observatoire régional de santé de l’Ile-de-France publiée en 2012 rappelle que la pratique régulière d’une activité physique contribue à l’entretien de la "santé psychologique". "En roulant régulièrement, on est dans une dynamique active", confirme à Europe 1 Fabien Masson. Lui qui pédale depuis plus de vingt ans sur les 570 kilomètres de pistes cyclables strasbourgeoises, explique que le vélo oblige à avoir une bonne hygiène de vie : mieux manger ou boire de l’eau plus régulièrement.

"On est beaucoup plus vifs, plus en forme et les salariés qui viennent au travail à vélo posent beaucoup moins d’arrêts maladies ", ajoute-t-il. Une étude de l’Insee parue en janvier 2017 indique en effet que les salariés cyclistes ont 15% d’arrêt maladie en moins. Plus performants, les salariés qui viennent en deux roues sur leur lieu de travail verraient leur risque de cancer divisé par deux et souffriraient moins de diabète et de dépression. En France, 85 entreprises (Decathlon, RTE ou l’Ademe) ont d’ailleurs mis en place une indemnité kilométrique vélo pour indemniser leurs salariés cyclistes.

Peut-on rouler en ville sans risque pour sa santé ?

Manque d’infrastructures, dangers liés au trafic urbain, pollution… Rouler à vélo en zone urbaine peut sembler relever du parcours du combattant. "Le trafic peut générer du stress et un sentiment d’insécurité qui peut éloigner certaines personnes du vélo", regrette Simon Labouret, porte-parole de l’association Paris en Selle. "Rouler en ville à vélo n’est pas sans risques pour la santé", rappelle à Europe 1 le docteur Jean-François Lemoine. "Avec l'effort physique, les cyclistes prennent de plus grandes inspirations et inhalent des particules fines qui pénètrent en profondeur dans les poumons". Néanmoins, un cycliste reste deux à cinq fois moins exposé à la pollution qu’un automobiliste dont l’habitacle est trois à cinq fois plus pollué que l’air extérieur.