Alice Desbiolles 2:34
  • Copié
Manon Fossat , modifié à
Le chef de l'Etat a assumé mardi dans les colonnes du "Parisien" vouloir 'emmerder" les non-vaccinés et a estimé qu'"un irresponsable n'est plus un citoyen". Des propos qui ont fait réagir la médecin Alice Desbiolles mercredi sur Europe Matin. Elle a en effet rétorqué qu'il faut arrêter de "chercher des coupables".

Emmanuel Macron a déclaré mardi dans un entretien au "Parisien", être décidé à "emmerder" les non-vaccinés "jusqu'au bout" en "limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale". Invitée sur Europe Matin mercredi, la médecin spécialiste en santé publique Alice Desbiolles a estimé qu'il est "plus qu'urgent d'arrêter de chercher des coupables" dans cette crise sanitaire.

"Au début, les coupables étaient ceux qui ne respectaient pas le confinement. Ensuite ça a été ceux qui ne respectaient pas les gestes barrières ou portaient mal le masque, puis les enfants et maintenant les non-vaccinés. Je pense que demain ce sera les enfants non-vaccinés", a-t-elle affirmé. "Il est plus qu'urgent de cesser tout ça et de se rappeler que les seuls coupables sont les facteurs qui ont contribué à l'émergence et à la diffusion de cet agent infectieux à l'échelle de la planète."

"Arrêter de stigmatiser"

Alice Desbiolles a affirmé que l'on "bascule de plus en plus la médecine et la santé publique dans le domaine de la morale". "Il y a des bons et des méchants, le bien et le mal. Alors que l'on doit rester uniquement dans le champ de l'éthique et essayer de trouver la meilleure solution possible, celle qui va faire le moins de dommages", a-t-elle encore estimé.

Concernant "l'irresponsabilité" des personnes non-vaccinées, elle a également jugé qu'il faut respecter les choix des individus. "On sait bien que le vaccin protège des formes graves mais n'est pas majoritairement efficace contre la transmission et la contamination. On voit bien qu'avec près de 90% de la population vaccinée, on est à plusieurs centaines de milliers de contaminations depuis le début de l'année", a poursuivi la médecin en santé publique. "Donc il faut arrêter de stigmatiser et respecter le choix des individus. Le consentement est une notion très forte en médecine."