Pour dépister le cancer du col de l'utérus, les robots seraient meilleurs que les médecins

Une équipe de chercheurs a développé un algorithme à partir d'une archive de 60.000 images de cols de l'utérus. (Photo d'illustration)
Une équipe de chercheurs a développé un algorithme à partir d'une archive de 60.000 images de cols de l'utérus. (Photo d'illustration) © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Selon des chercheurs américains, les robots peuvent détecter visuellement davantage de cellules précancéreuses que les experts humains à partir de la même image. 

L'intelligence artificielle pourrait s'avérer bien plus précise que les humains et les examens traditionnels pour détecter les pré-cancers du col de l'utérus, selon des chercheurs américains jeudi. Le cancer du col de l'utérus est le quatrième cancer le plus fréquent dans le monde, avec 570.000 cas par an en 2018 selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un algorithme détecte les cellules précancéreuses. Mark Schiffman, un médecin à l'Institut national du cancer près de Washington qui travaille depuis 35 ans contre ce cancer, fait partie d'une équipe qui a développé un algorithme à partir d'une archive de 60.000 images de cols de l'utérus prises au Costa Rica dans les années 1990.

Au total, 9.400 femmes ont participé et ont été suivies pendant plusieurs années, pendant 18 ans pour certaines, ce qui a permis de relier chaque cancer apparu parmi elles à l'image du col avant l'apparition de la maladie. Une fois entraîné sur cette base d'images, l'algorithme a détecté visuellement des cellules précancéreuses dans 91% des cas, selon l'étude publiée jeudi dans la revue du National Cancer Institute. A comparer à un taux de 69% pour un expert humain, et 71% pour des examens conventionnels, comme le frottis cervical. 

"C'était bien plus précis que des humains". "C'était bien plus précis que des humains examinant les mêmes images. Bien plus précis que moi-même", dit Mark Schiffman. Le but est de développer la technologie dans les trois ou cinq prochaines années et de réaliser plus d'essais cliniques, afin qu'à terme des personnels soignants puissent procéder à du dépistage sans formation, simplement en prenant une photo qui sera analysée par l'algorithme. "Nous disposons désormais d'un outil potentiellement utilisable partout, et qui ne sacrifie pas la qualité scientifique", dit le médecin, plein d'espoir.