Octobre Rose : des solutions pour combattre plus efficacement le cancer du sein

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Mélanie Gomez, édité par Grégoire Duhourcau
En ce mois de mobilisation contre le cancer du sein, Europe 1 s'est intéressé aux solutions pour lutter contre cette maladie qui touche une femme sur huit.

Nous sommes lundi à la moitié d'Octobre Rose, ce mois de mobilisation contre le cancer du sein. La maladie touche, en France, une femme sur huit à un moment dans sa vie, et 54.000 nouveaux cas sont détectés chaque année. Aujourd'hui, à chaque étape de la maladie, il est possible de la combattre plus efficacement.

Un diagnostic en un jour

Il existe ainsi des protocoles et des méthodes plus rapides, plus efficaces. Par exemple, il faut en général entre trois semaines et un mois entre une mammographie suspecte et le moment où le médecin donne le verdict et explique à une patiente les traitements qui vont suivre. Ce sont trois semaines très stressantes, très éprouvantes. Aujourd'hui, l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif, près de Paris, propose de réduire ce délai à un jour seulement.

" L'intérêt, c'est que ce soit quelque chose d'assez rapide. Ça permet d'être moins stressée "

Tous les lundis, vingt-cinq femmes, qui ont au préalable passé une mammographie, patientent dans la salle d'attente ce l'établissement francilien. Six heures plus tard, elles auront passé tous les examens nécessaires pour poser ou non un diagnostic. "L'intérêt, c'est que ce soit quelque chose d'assez rapide. Ça permet d'être moins stressée", confie Maryvonne, 64 ans, au micro d'Europe 1. Même si cela représente beaucoup d'examens en une journée, elle "préfère ça", privilégiant le fait "d'avoir une réponse rapidement, quelle que soit l'issue".

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Dans sa voix, le stress que représente l'attente est audible. Quelques minutes plus tard, le verdict tombe. Pour elle, malheureusement, c'est bien un cancer du sein. Mais grâce au fait qu'il ait été détecté tôt et qu'il soit limité, elle n'aura pas besoin de chimiothérapie.

" "En moins de cinq minutes, on peut savoir s'il y a un cancer" "

Si le diagnostic a pu être confirmé si vite, c'est parce que dans ce centre, en plus des examens d'imagerie, on propose également une sorte de mini-biopsie, la cytoponction. "On va piquer dans le sein avec une aiguille très fine, comme une aiguille de vaccin qui ne fait absolument pas mal, pour aspirer quelques cellules. La plupart du temps, avec cette ponction, en moins de cinq minutes avec une analyse au microscope, on peut savoir s'il y a un cancer", explique Corinne Balleyguier, chef du service de radiologie à l'Institut Gustave-Roussy.

En moyenne, une femme sur deux sort soulagée. Pour l'autre moitié en revanche, c'est le début de la bataille. Toutefois, ce diagnostic en un jour permet de gagner du temps pour la suite. En sortant, elles obtiennent le protocole de soins à venir et même, pour certaines, déjà une date d'opération.

Un dépistage précoce sauve neuf femmes sur dix

Avant d'en arriver là et bénéficier de ce diagnostic en un jour, encore faut-il avoir passé une mammographie. C'est une examen essentiel pour diagnostiquer au plus tôt. Il est recommandé d'en faire tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans. Les résultats parlent d'eux-mêmes : la mammographie permet de dépister des cancers très précoces, qui, détectés tôt, permettent la guérison de neuf femmes sur dix.

" Si toutes les femmes faisaient ça, ce serait déjà absolument extraordinaire "

En plus de cette mammographie, à tout âge, il faut surveiller sa poitrine grâce à l'autopalpation. Dans le cadre d'Octobre Rose, des ateliers se déroulent partout en France afin d'apprendre aux femmes à détecter elles-mêmes une zone douloureuse, une grosseur.

Europe 1 s'est rendu à un cours de la Clinique Saint Jean de Dieu à Paris, où le chirurgien Benoît Coutureau explique les bons gestes sur un buste en silicone. Une femme qui a assisté à ce cours explique avoir appris qu'il faut "se palper jusqu'au niveau claviculaire" mais également, qu'il est nécessaire "de le faire à peu près une fois par mois". "Je le faisais deux fois par an", concède-t-elle. "Si toutes les femmes faisaient ça, ce serait déjà absolument extraordinaire", lâche le chirurgien. Malgré tout, cela ne dispense absolument pas de la visite annuelle chez un gynécologue.

L'alcool, premier facteur de risque

En ce qui concerne la prévention, il existe un facteur de risque "évitable" : la consommation d'alcool, première cause de cancer du sein. Les études montrent que toute consommation régulière, même faible, même limitée à un verre par jour, augmente le risque. Beaucoup de femmes l'ignorent ou minimisent, alors même que la corrélation est prouvée. A lui seul, l'alcool est en effet à l'origine de 8.000 nouveaux cas de cancers du sein par an.